Texte : Amaël Donnet
Images : Yan Robatel
Du confort et un zest de sportivité
Dans le cadre d’un usage allant du grand fondo au cyclosport, nous recherchons un vélo à la fois sportif, confortable et qui ménage le cycliste. Quand les distances s’allongent, que les cols s’accumulent, on roule plus vite si on reste un maximum frais. Partant de cela, Rose a conçu un cadre offrant une certaine souplesse verticale garante de confort et de motricité sur les routes au revêtement dégradé. Afin de préserver la sportivité, les rigidités latérales et axiales sont maximisées.
Réalisé dans un carbone dénommé T30/40, le résultat de cette équation donne ceci. Il n’y a aucun tube rond, ces derniers possèdent tous des angles et des faces planes plutôt marqués. Pour limiter les pertes d’énergie au pédalage, le tube diagonal et les bases se montrent volumineux. L’étrier du frein arrière est placé sous le boîtier, les haubans dépourvus de pontet peuvent travailler librement. Les bases, les haubans et le tube supérieur sont incurvés afin de favoriser la souplesse verticale. Si le serrage de selle est intégré au cadre, sa finition manque un peu de finesse. Avec 925 grammes sur la balance, ce cadre fait bonne figure pour la pratique à laquelle il se destine.
La fourche droite est fine, elle se compose de 140 pièces en carbone. Le «layout», l’arrangement des couches de carbone, est orienté pour favoriser le confort.
Esthétique mais pas forcément pratique
Choisi pour son apport en matière d’aérodynamisme, pour laisser les haubans libre ou par effet de style, le placement du frein arrière sous le boîtier de pédalier a lancé bien des discussions. Si le fonctionnement sous la pluie ne se montre pas pire qu’un frein placé sur les haubans, c’est vraiment moins pratique pour les réglages fins, les changements de patins (roues carbone ou alu) et pour enlever la roue. Des points cruciaux pour les pros, cela explique en partie son échec dans le peloton professionnel. Mais pour l’utilisateur lambda il n’y a rien d’insurmontable !
Un équipement 100% efficace
Entre les accessoires Ritchey WCS et le groupe Shimano Ultegra Di2, on peut dire que ce vélo est parfaitement dans le coup. C’est fonctionnel et c’est au niveau des meilleurs composants actuels. Nous apprécions la possibilité de personnaliser le montage via le configurateur Rose.
On l’adapte
Histoire de conserver une plongée suffisante, nous avons choisi un cadre une taille inférieure à notre dimension habituelle. L’étude de la géométrie nous a permis de voir qu’en rallongeant la potence on sera comme à la maison. Des manivelles en 175 et des braquets de coursier et nous voilà prêt à débuter ce test de longue durée.
Sur nos routes alpines
Ce vélo répond-t-il au cahier des charges imposé par Rose ? Patience… nous n’allons pas tout révéler dans nos premières lignes !
Le choix de la taille du vélo est en adéquation avec nos attentes, on se sent bien posé. Seul bémol, avec une longue potence la précision de conduite diminue quelque peu en descente. Quelques sorties sont nécessaires pour retrouver un pilotage fin et incisif.
Ce Rose accepte sans broncher les salves de watts, on peut envoyer la sauce sans ressentir sans craintes. Ce vélo se met en route sans effort et on n’est pas planté si les jambes viennent à manquer, mais la nervosité n’est pas de mise. Malgré des bases à la longueur contenue, 408mm, ce grand fondo n’est pas riche en sensations. Pour doper le ressenti, nous avons trouvé deux solutions : il faut soit le dans ces retranchements, soit opter pour des roues plus vives que les DT Swiss Spline R23. Mais quoi que l’on fasse, c’est au train que ce vélo s’exploite pleinement. Un caractère plutôt logique vu son positionnement !
Ce Xeon CGF s’apprécie au fil des sorties. Ce n’est pas une arme pour aller chasser des KOM sur Strava, mais il fatigue peu. On peut enquiller les longues sorties et les cols en restant en souffrant un minimum, à condition bien sûr d’avoir la caisse. Ce vélo est certes confortable, même si on a déjà roué des vélos qui absorbent encore mieux les gros chocs, mais il reste surtout facile quand les distances s’allongent. Au final ce vélo risque de nous manquer… Ah si on avait un garage plus grand !
Pour qui ?
Amateurs de longues distances et de folles aventures, ce vélo s’adresse à vous. C’est au train qu’il s’exploite le mieux, les adeptes de relances assassines le trouveront un peu fade. Tout le contraire de son incroyable rapport prix/prestation ! Si l’achat sur la Toile ne vous effraie pas et que vous êtes apte à entretenir votre vélo, on ne peut que vous conseiller cette acquisition.
+ : préserve le cycliste, confortable tout en restant assez sportif, rapport qualité-prix
- : pattes arrières horizontales peu pratique pour le montage/démontage de la roue arrière
Prix : 2'469.58 euros
Poids : 7’890 grammes (avec pédales Look Blade II Ti)
Curriculum Vitae
Cadre carbone T30/40
Fourche carbone 1’’ 1/8 – 1’’ 1/4
Direction intégrée Ritchey WCS
Potence Ritchey WCS, 130mm
Cintre Ritchey WCS Streem II, 42cm
Pédalier Shimano Ultegra, 175mm, 53X39 dents
K7 Shimano Ultegra, 11-28 dents
Dérailleur av. Shimano Ultegra Di2
Dérailleur ar. Shimano Dura-Ace Di2
Poignées/leviers Shimano Ultegra Di2
Etriers de freins Shimano Ultegra et Ultegra direct mount
Roues DT Swiss Spline R23
Pneus Continental GP 4000, 25mm
Tige de selle Ritchey WCS Monolink
Selle Selle Italia SLR Kit Carbonio Monolink
Tailles 50, 53, 55, 57, 59, 62 centimètres
Plus d’informations www.rosebike.com
Géométrie
- Taille : 53
- Angle direction : 72.25°
- Angle de selle : 7.5°
- Top tube : 527mm
- Tube de selle : 475mm
- Bases : 408 mm
- Douille : 153mm
- Plongée (selle-cintre) : 10cm
- Empattement : 988mm
- Stack : 552mm
- Reach : 379mm