Ritchey Beacon, plus Gravel que jamais

Dans la vaste offre de cintres proposée par l’équipementier américain Ritchey, le Beacon s’affiche comme une alternative au best-seller des cintres Gravel, le VentureMax. Nous l'avons testé pour voir ce qu’il propose de différent.
Publié le 03/02/2021 18:30 -
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Pas de doute possible le Beacon affirme clairement son appartenance au monde du Gravel

 

Le Beacon est dans la lignée des cintres spécialement pensés pour un usage Gravel et qui se distinguent des cintres Route par des cotes spécifiques (cf quel cintre pour quoi faire ?). La profondeur (reach) et la hauteur (drop) sont réduites, alors que l’angle d’ouverture (flare out) et celui d’évasement (drop flare) de la partie basse s’ouvrent sensiblement. Le cintre est plus large en bas qu’en haut. Tout cela est bien entendu voulu pour offrir plus de confort et de maîtrise pour une utilisation plus polyvalente sur divers types de terrain.

La géométrie du Beacon est symptomatique des cintres voués à cette orientation de pratique

 

Ainsi le Beacon est à l’instar du fameux VentureMax très typé. On identifie de suite sa destination d’usage, ce qui pourra d’emblée repousser ceux qui souhaitent pouvoir jouer sur les deux tableaux, Route et Gravel. L'un n’empêche pas l’autre, mais il peut parfois être compliqué de s’intégrer dans un groupe de routiers avec un vélo qui revendique sa orientation Gravel de façon ostentatoire sans se faire moquer. C’est dommage, mais c’est comme ça.

D’ailleurs, visuellement, les différences sont ténues et au premier abord, entre les deux modèles Ritchey. On peut même facilement les confondre. Et pourtant, il existe des différences notoires que l’on vous livre.

 

En haut le Beacon, en dessous le VentureMax, si le design peut sembler similaire au premier abord un examen plus complet des deux permet de révéler les nombreuses différences. Le Beacon est plus encore typé que son grand frère

 

Le Beacon est plus typé encore que le VentureMax, la hauteur (drop) est réduite à 80 mm au lieu de 102 (2,2 cm), la profondeur est de 65 au lieu de 76 mm (1,1 cm). L’évasement est aussi plus important avec 36° au lieu de 24°. Pour le reste, l’angle d’ouverture (flare out) et angulation de la partie supérieure vers l’arrière sont similaires avec respectivement 6° et 4,5°, plus ou moins 1°. Au final, le Beacon ressemble un peu à un VenturemMax qui serait passé sous une presse.

 

De profil le drop et le reach très réduits sautent aux yeux

 

Nous avons testé le Beacon dans sa version haut de gamme WCS aluminium, version en aluminium 7050 triple-butted (3 niveaux d’épaisseur) proposée juste en dessous des 100€, mais une version plus économique Comp en aluminium 6061 double butted (2 épaisseurs) existe pour la moitié du prix et seulement 30 gr de plus (annoncé à 300 gr en 42 cm). Notre Beacon WCS 44 affiche 303 gr sur la balance, soit 33 gr de plus que ce qui est annoncé pour le 42 cm sur le catalogue. Sur les deux niveaux de gamme, on retrouve le design "Ergonomic" cher à la marque, oubliant le concept Bio-Bend, ce renflement dans le retour bas du tube censé apporter plus de confort, présent sur le VentureMax. Autre différence avec le VentureMax, le Beacon n’est pas encore proposé dans une version « luxe » WCS Carbon, déclinaison qui selon n’a rien d’indispensable compte tenu de l’orientation de ce cintre qui privilégie d’autres critères que la performance et donc la légèreté.

Le diamètre du Beacon (31,8mm) au niveau du montage de la potence reste constant sur toute la partie supérieure horizontale

 

Au montage, on note que le Beacon bénéficie des mêmes raffinements que les autres cintres Ritchey. On retrouve donc une gouttière pour faire passer les gaines sous le tube supérieur horizontal et des fenêtres de passage de fil pour le Shimano Di2 (il est compatible avec la box de jonction Shimano EW-RS910 qui s’introduit en bout de cintre). Par ailleurs, le Beacon présente également un surfaçage rugueux là où la potence et les cocottes de freins/vitesses sont fixées pour optimiser le serrage et des graduations prévues pour faciliter l’ajustement des commandes. Pour autant, nous avons effectué cette étape de montage avec les mêmes hésitations que pour le VenutureMax à l’époque. Faute de préconisations de la part de Ritchey, on ne sait pas trop comment ajuster l’orientation du cintre, ni comment positionner les commandes tant dans le plan vertical qu’horisontal. Au final, on tâtonne un peu, on finit par choisir une option intermédiaire qui se révèle très convaincante sur le terrain. Comme toujours chacun ajustera selon ses envies et réels affinités ergonomiques.

 

La prise en main  sur le haut du cintre est épaisse mais confortable, d'autant que la guidoline maison s'avère elle aussi plutôt épaisse

 

Une fois monté, le Beacon en impose. Testé en 440 mm de large, il révèle visuellement une généreuse largeur. La prise en main en haut du cintre est plutôt épaisse et se révèle confortable. La prise aux cocottes est tout aussi confortable et la faible profondeur du guidon (reach) procure une position de conduite légèrement plus courte qu’avec le VentureMax ce qui favorise le confort dans le cadre d’une pratique tranquille. Descendre au bas du guidon est facile car le gap n’est pas énorme et l’on bénéficie dans cette configuration d’une position « nez dans le guidon » très sage et confortable, même si on a la souplesse lombaire d'une biscotte. Cette position se révèle aussi très appréciable dans les phases de pilotage, lorsqu’on aborde un passage délicat et qu’il faut "trajecter" en mettant le poids du corps vers l’arrière. Le levier de freins restent facile d’accès et les bras ont toute latitude pour passer de chaque côté du coude supérieur du cintre lorsqu'on bouge sur le vélo.

La largeur globale du Beacon est imposante par rapport à un cintre de route classique et il faut en prendre la mesure avant de s'élancer à Mac2 dans le trafic urbain quand on est velotafeur

 

Passée l’étape des réglages, nous avons pu mettre le Beacon à l’épreuve du terrain avec un certain plaisir. Pour une utilisation sportive, la polyvalence du Beacon est remarquable, même s’il se montrera un peu trop versatile pour séduire les purs « coursiers ». Pour un véritable usage Gravel en revanche, il présente de nombreux atouts. Aux multiples positions qui permettent de durer sur les longues distances, il offre toute la polyvalence nécessaire pour passer avec aisance du bitume à la piste ou aux sentiers plus techniques. Généreusement évasé, il permet en outre de caser facilement une sacoche avant ou d’embarquer un chargement de bikepacking, tente ou duvet. Les mains sur les cocottes, la position est confortable profitant de l’inclinaison imposée par le drop flare important pour procurer un angle des poignets finalement très naturel, dans l’axe des avant-bras. Même constat quand on s’aventure hors-route, la position facilite l’ouverture des coudes et permet aux bras d'encaisser plus sereinement les chocs en provenance de la roue avant. Les mains au bas du cintre, la position est également très naturelle et n’impose pas de se contorsionner pour atteindre les leviers. On est parfaitement installé pour relancer en puissance ou s’acquitter des portions exigeantes en pilotage. La prise en mains est sûre et rassurante et le cintre se cale idéalement dans la paume en toute circonstance.

 

Le design Bio-bend, petit renflement dans la partie basse du VentureMax disparaît sur le Beacon sans que cela pénalise le confort

 

Sensiblement plus large au bas du guidon qu’un cintre de route classique (590 mm), plus large même d’un peu plus de 2 cm que le VentureMax à taille égale, le Beacon pousse l’adaptation Gravel à l’extrême. En cela, il est moins adapté encore que son grand frère pour la route en peloton. Avec l’habitude, on se fait très bien à cette largeur pour circuler entre les voitures pour une éventuelle utilisation en vélotaf. Ce n’est pas pire qu’à VTT dont les cintres sont désormais autour des 720 mm de large. Assumant son orientation sans concession, le Beacon se révèle en parfait adéquation avec la pratique Gravel voyage et l’aventure, ainsi que pour ceux qui passent beaucoup de temps hors du bitume. Les adeptes d’une pratique plus sportive, plus routière aussi, le trouveront peut-être trop typé. Encore qu'un cintre large est plutôt en phase avec les règles de distanciation actuelles…

Le CV

• Matériau : aluminium 7050 triple-butted

• Design : ergonomique

• Largeurs : 400, 420, 440, 460mm

• Diamètre : montage 31.8mm, équipement 31,8mm

• Compatibilité : Shimano EW-RS910 junction box

• Poids annoncé : 270g (420mm), 300g vérifiés pour un 440mm

 

Plus d'infos sur le site Ritchey : https://eu.ritcheylogic.com/eu_en/gravel-bike/handlebars



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