Essai : Orbea Orca/ Pour gros moteurs !

Si la version aérodynamique de l’Orca a été présentée cet été, l’Orca «classique» reste au catalogue… et il est toujours dans le coup ! Compétitions, parcours vallonnés ou longues ascensions, nous ne l’avons pas ménagé, et lui non plus ! Alors, quel est son bilan ?
Publié le 03/10/2017 08:24 -
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Texte : Amaël Donnet

Images : Guillaume Colignon

 

 

Un look de brute

L’Orca utilise une construction dénommée OMR, l’ancienne version OMP se trouve toujours au catalogue. Cette dernière est réservée aux modèles d’entrée de gamme. Le cadre OMP utilise un enchevêtrement de diverses fibres de carbone : Toray T800 (haute résistance), T700 (haute résistance) et M40J (haut module).

Ce cadre se décline en versions différenciées «freinage disque» ou «classique». Avec ses bases volumineuses, son tube diagonal généreux et sa fourche bombée cet Orca annonce la couleur : son sous allure de brute, on devine un cadre pleinement orienté vers la performance. Avec ses haubans affinés, au maximum du raisonnable, et sa tige de selle au diamètre de 27.2 millimètres, il est possible de supposer que le confort ne se montre pas négligé. Le triangle arrière possède une construction fortement asymétrique, il a fallu gérer les contraintes du freinage à disque sans compromettre la rigidité au pédalage. Comme sur de nombreux cadres modernes, la fourche possède une tête qui s’intègre dans le cadre, la liaison se montre particulièrement réussie. En version disque, le cadre voit ses bases légèrement rallongées, elles passent ainsi de 408 à 415mm. L’éventuelle perte de nervosité sera compensée par une rigidité, en théorie, plus soutenue grâce aux axes traversants de douze millimètres de diamètre.

 

Pas conforme… mais luxueux !

Notre vélo d’essai ne correspond pas à un modèle de série, il est possible de parler d’une version du M20iLTD-D améliorée. Le groupe Shimano Dura-Ace remplace l’Ultegra. On gagne légèrement en poids, sur le vélo et pour le portemonnaie, on peut estimer le gain à environ deux-cents cinquante grammes sur le groupe. Les roues de série, DT Swiss PRC 1400 Spline, remplacent avantageusement les Vision Metron 40 montée sur notre vélo de test. Quoi qu’il en soit, avec ses composants FSA haut de gamme, le montage de cet Orca d’essai s’avère plutôt luxueux.

 

Place à l’action

Tout comme son allure, la position sur l’Orca ne ment pas : voici un vélo né pour rouler vite. On ressent un très gros potentiel à son guidon, mais quelque chose cloche. On sent que ses capacités sont freinées… Rapidement nos soupçons se portent sur les roues, en plus d’être inertes, avec 1'780 grammes sur notre balance, elles se montrent cent grammes plus lourdes que leur poids annoncé. Pour la suite de notre essai, exit les Vision ! Nous avons passé un tas de roues différentes sur cet Orca, elles ont toutes délivré plus de sensations et plus d’efficacités à ce vélo qui devient plus facile à emmener, plus nerveux et nettement plus agréable dans les changements de vitesses.

Plat, parcours vallonné, longues montées ou «coup de cul» raide, si l’on possède les watts suffisants, ce vélo se montre jamais limitant. Plus on presse fort sur les pédales et plus il exprime son (gros) potentiel. Ce vélo donne au centuple (oui, on exagère un peu…) les watts que l’on lui donne, plus on presse fort sur les pédales et mieux il se comporte. A son guidon, nous avons battu un élite au sprint (ancien champion du monde sur piste, course aux points junior). Ultra bridé au niveau du boîtier de pédalier, ce vélo nous a bien aidé quand il a fallu lancé le sprint de loin. Notre coup de bluff a parfaitement fonctionné, et l’Orbea a répondu présent.

En montée, c’est à des tempos élevés que cet Orca fonctionne le mieux. En cas de coup de moins bien, on paie cash. Il est possible de limiter cet effet en optant pour des roues basses légères (sous les 1’500g).

 

 

En descente, c’est un régal, on découpe les courbes et sa stabilité permet de descendre très vite. On dépasse souvent le domaine du raisonnable. La fourche apporte une très grande précision de pilotage et sa rigidité n’est jamais prise en défaut. Il s’agit d’une des meilleures, pour ne pas dire la meilleure, fourches que nous avons essayées. Le freinage Shimano et à la fois endurant et précis, toutefois après un très gros freinage, les pistons ne reviennent pas assez rapidement en place. Cela occasionne un bruit et un frottement, qui heureusement ne durent pas, pas très agréable. Sur les routes au revêtement dégradé, l’Orca affiche un confort que l’on qualifiera de rugueux. Mais ce n’est pas la première qualité requise pour ce type de vélo.

Un peu plus exigeant et moins confortable que certains de ses confrères tels que les Canyon Ultimate ou autre BMC Teamelite, cet Orbea Orca possède un sacré tempérament. Si vous possédez de puissantes «gambettes» et un caractère bien trempé, vous êtes fait pour vous entendre.

 

Myo

Avec son concept Myo, Orbea permet de créer un vélo unique. Les couleurs ainsi que les détails de finitions sont personnalisables, il est également possible de choisir certains composants. Nous aurions tout de même souhaité encore plus d’options possibles concernant le choix des composants. Myo

 

Pour qui ?

Cet Orbea Orca s’adresse principalement aux compétiteurs et aux cyclistes puissants. Il possède une certaine polyvalence, mais qui ne s’exprime qu’à partir d’une certaine puissance. Amateur de randonnées pépères ou de sorties en club le dimanche, passez votre chemin ! Mais si vous avez les watts, vous aller en tirer toute la quintessence et vous tomberez alors amoureux de cet Orca.

 

Et l’Aero dans tout ça ?

C’est le dernier-né des Orca, l’Aero c’est la version extrême de notre vélo d’essai qui se destine à ceux qui roulent principalement sur des parcours rapides et plats. L’aérodynamique a largement été retravaillé, au niveau des tubes et de l’intégration des composants. Le cadre serait également plus rigide et ce vélo n’existe pas en version freinage à disque. En fait, il s’agit d’un pur coursier orienté vers les souhaits de Nacer Bouhanni. Plus que concurrents, ces Orca se montrent complémentaires.

 

+ : un vrai vélo de compétition, il possède une certaine polyvalence

- : manque un peu de confort

 

Prix : 6'999 euros en version de série

Poids : 7’360 grammes (sans pédales)

 

Curriculum Vitae

  • Cadre carbone Orbea Orca OMP
  • Fourche carbone Orbea Orca OMP
  • Direction FSA intégrée
  • Potence FSA OS 99
  • Cintre FSA K Force, compact
  • Groupe Shimano Dura-Ace Di2, de série Ultegra Di2 Cosmic Pro Disc, de série DT Swiss PRC 1400 Spline
  • Roues Visions Metron 40 remplacée par des Mavic Cosmic Pro Disc, de série DT Swiss PRC 1400 Spline
  • Pneus Vittoria XXX, de série Hutchinson Fusion 5 All Season
  • Tige de selle FSA K Force Light
  • Selle Selle Italia SLR kit Carbonio
  • Tailles 47, 49, 51, 53, 55, 57 & 60cm

Plus d'infos

 

Les géométries

Attention, les longueurs de bases ne sont pas justes, tout comme l’empattement. Sur son site web, Orbea n’a pas su adapter les géométries classique et disque, un comble ! Même si ce ne sont pas les seuls… Il faut donc penser à rajouter les huit millimètres supplémentaires des bases allongées.

 



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