Récit de course : Ironman 70.3 Barcelone

Avec toujours en vue l’objectif Ironman en octobre prochain, il était important de se tester sur une distance inférieure : l’half Ironman (1,9km de natation, 90km de vélo et 21,195km de run). Cela entre dans la préparation, tant physique que psychologique de l'objectif. L'idée de cette course est de se rassurer, de voir si l’entraînement porte ses fruits pour le recadrer au besoin et aussi de tester une nouvelle façon de s’alimenter pour ne surtout pas passer à côté de cette échéance. Mission accomplie !
Publié le 28/05/2019 20:48 -
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Vous rappelez-vous de cet article : Défi : Préparation Ironman pour un cycliste ? Nous poursuivons donc notre préparation pour l'Ironman de Barcelone en octobre prochain, et nous avions calé dans cette préparation un half Ironman, le 19 mai, à Barcelone, voici le récit de la course !

 

J-15, on place toutes les chances de notre côté :

Nous en sommes à la semaine 20 de notre préparation Ironman, dans la case « dimanche », il y a l’Half Ironman Barcelona, situé à Calella, une quarantaine de kilomètres au nord de Barcelone. Jusqu’à présent, les séances d’entrainement s’enchainent bien et le volume reste largement acceptable pour le corps. C’est au niveau de la nutrition ou nous avons fait des efforts, en augmentant les quantités sérieusement et en favorisant drastiquement la part de légumes et de fruits, tout en réduisant les pâtes et la viande. Des choix qui s’imposent progressivement à nous dans l’objectif de lutter contre des crampes intempestives… Nous complétons ce régime les deux semaines avant l’événement par l’arrêt du café, aucune consommation d’alcool et de produits gras (qui ne sont déjà pas très présent dans notre alimentation). Les jours défilent et il est temps de préparer ses affaires, vendredi 17 mai, après le travail, nous nous dirigeons avec ma compagne vers Calella !

 

Veille de course, timing serré :

On nous avait prévenu que la veille de la course, il ne fallait pas traîner, surtout si on souhaite se faire une dernière sortie. Effectivement, on s’est réglé sur le planning de l’organisateur, sur lequel on a ajouté 40 minutes de vélo et une courte séance de natation :

-       10h à 10h45 : Retrait des dossards

-       11h à 11h40 : Petite sortie vélo en bords de mer, 20km, 40 minutes sans jamais être en force (entre 85 et 95 tours / minute)

-       12h à 12h45 : Briefing de course, en anglais

-       13h à 14h30 : Restaurant sur la plage, avec un menu spécial pour la course, impeccable !

-       14h45 à 15h45 : Préparation des affaires, du vélo et des différents sacs pour les transitions

-       16h à 16h45 : Dépôt du vélo dans le parc et des sacs

-       17h à 17h20 : Petite natation pour sentir l’eau de la mer

-       17h30 : On trouve enfin le temps de se poser à l’hôtel avant le repas du soir

-       22h30 : Au lit !

Le stress monte petit à petit, mais le vélo est déposé, avec une bâche pour le protéger des intempéries de la nuit car la météo est capricieuse… Le soir nous profitons d’un bon repas, sans écart évidemment pour ne pas tout gâcher et rester en confiance. Après le repas, nous partons au lit, excité, un peu stressé tout de même et surtout avec l’envie de bien faire.

 

Le jour J !

5h25, le réveil sonne, il est l’heure de filer au petit déjeuner. Nous avons passé une bonne nuit et nous nous sentons reposés, en forme pour la folle matinée qui nous attend. Le petit déjeuner est copieux mais il ne faut pas abuser non plus car le départ est dans 1h40. À 6 heures nous quittons l’hôtel pour nous diriger vers le parc à vélo et la ligne de départ.


7h, nous nous installons au début du SAS des 40 minutes. C’est notre niveau actuel en natation, ce qui correspond à 2 minutes au 100 mètres environs. Ce matin la mer est aussi plate que la piscine dans laquelle nous nous entraînons, cela rassure. La musique retenti, les élites démarrent, l’émotion monte, la chair de poule nous envahi, j’évite de lâcher la petite larme dans les lunettes, tout le monde se regarde, le départ approche.Une fois sur place, nous faisons le check si l'Adrisport Speedline va bien, nous déposons les bidons et puis enfilons la combinaison néoprène Speedo Fastskin par dessus la trifonction, direction la mer. Annoncée à 16 degrés, nous allons patauger un peu pour se familiariser à la température et s‘échauffer tranquillement. Le speaker nous invite à nous rendre dans les SAS.

Nous avonçons vers le rolling start, 3, 2, 1, c’est parti ! La première ligne droite de 300 mètres passe bien, l’eau n’est pas si froide, nous sommes dans le rythme, jusqu’au niveau de la bouée où c’est toujours la bousculade… Il faut relancer et la ligne suivante de 750 mètres quant à elle est bien plus longue, nous prennons des coups et en donnons involontairement. Le pire fut un bon coup de talon dans les lunettes, ça mets du piquant dans l’effort … ! Nous restons avec un groupe qui a le même rythme, on aperçoit la plage qui se rapproche et la ligne d’arrivée, on voit le bout ! On sort de l’eau en 40min03 à la montre, pour 2 km, on a toujours tendance à rallonger un peu. Objectif rempli.

 

À la première transition, nous prenons le temps de s’asseoir, de sortir la néoprène et de ne rien oublier, il vaut mieux perdre une minute que d’oublier les barres de céréales ou le dossard… Une fois équipé, nous récupérons le vélo dans le parc et nous nous lançons dans une belle partie de manivelles.

Nous savions qu’il y avait trois belles bosses sur le parcours, dont celle du milieu qu’on peut considérer comme un petit col. Dès le kilomètre 7, la route s’élève progressivement, on monte au train, sans se cramer. L’idée est de rester entre 80 et 95 tours / minutes. Cela permets de monter à un bon rythme, sans jamais être en force. Le braquet du Speedline n'est pas trop gros, les kilomètres défilent bien et on double pas mal de concurrents. Lors du brief de la veille, les organisateurs ont rappelé qu’il fallait laisser 12 mètres d’intervalle avec le cycliste de devant, compliqué sur un parcours si vallonné et sinueux. Nous allons faire les frais de cette règle en prenant un Blue Card au kilomètre 36, en pleine ascension du col, prendre une pénalité de 5 minutes, c’est la douche froide... Étant donné que nous avions du mal à comprendre comment nous pouvions drafter en bosse, nous avons essayé d’expliquer à l’arbitre que nous ne trichions pas, mais c’était trop tard, elle nous expliquait qu’il faudra s’arrêter au kilomètre 63 à la penalty pour purger notre peine de 5 minutes ! De quoi bien casser l’effort…

Un peu déçu et surtout vexé de cette sanction, la réaction immédiate est d’appuyer un peu plus fort sur les pédales pour limiter la casse. Le col de 10 kilomètres se franchi bien également et la descente fut un pur régal, le Speedline reste très maniable sur les routes sinueuses et un peu défoncées. De quoi faire la différence avec les autres concurrents moins à l’aise sur un vélo de chrono.

Enfin la penalty box est là, nous nous arrêtons, avec une trentaine d’autres concurrents, madame l’arbitre a été très généreuse… Ensuite son suppléant, nous prends en photo pour justifier notre présence, et malgré nos tentatives pour repartir plus tôt que prévu, il resta inflexible. Nous revoyons les concurrents doublés précédemment qui nous passent devant, une sensation d’inachevé nous envahi. Enfin le « venga venga !» retenti (eh oui on est en Espagne), ni une ni deux, nous prenons la poudre d’escampette et tentons de refaire le retard. Cette dernière heure de course sera la plus rapide, bien posé sur le Speedline, nous la bouclons à près de 40 de moyenne. Malgré cette déconvenue, on termine le vélo en 3h04 officiellement, ce qui est correct compte tenu du parcours. Car clairement, nous avions sous estimé le niveau de cette partie vélo, ses 90 kilomètres et surtout ses 1400 de D+.

 

Nous posons le vélo et enfilons les chaussures de running, les Nike Zoom Fly. Cette transition est rapide, moins de 1’30. Il ne reste plus qu’un semi-marathon ! Dans notre prédiction de course, nous souhaitions boucler les 21,195 kilomètres en 1h50, soit 5’11 au kilo, un rythme acceptable. 

Lorsque nous attaquons les premiers mètres du run, nous nous faisons doubler, presque déposer alors que les sensations n’étaient pas si mauvaises. Nous avons du mal à comprendre et attendons le premier kilomètre, la montre vibre et indique 4’38. "Houlà, il va falloir se mettre d’accord, elle déconne c’est pas possible !". Nous poursuivons, toujours en nous faisant doubler et la Garmin 935 annonce 4’40 pour le kilomètre 2. Bon, nous comprenons que les gars qui nous doublent sont sur leur deuxième tour et ont donc un niveau bien supérieur au notre. Nous calmons de suite les ardeurs, continuons de galoper en relâchant un peu et en s’alimentant régulièrement. Nous trouvons un rythme de croisière en 4’50, 4’55 jusqu’au kilomètre 11, avant d’osciller à partir de là entre 5’ et 5’05 au kilomètre. Sans coup de mou, nous arrivons au kilomètre 18, puis 19 et là on se dit que l'on peut le claquer bien plus rapidement que prévu ! 

Nous gardons le rythme, et les derniers 500 mètres sont annoncés, l’émotion l’emporte, nous accélérons de nouveau et les sensations sont là. On lit au sol une phrase de Hoka One One : It ‘s hard but now, It’s time to fly ». Phrase que nous nous sommes répété dans la tête sur toute la fin de la course ! Puis vint cette dernière ligne droite avec ce tapis rouge et cette arche Ironman 70.3 qui nous pousse clairement à nous dépasser, à tout donner ! Nous terminons le semi en 1h42, soit 4’51 au kilo, sans souffrance et sans faire trop mal à notre corps.

 

La team de supporters était là et c’est avec beaucoup d’émotion et une grande satisfaction que nous bouclons cet Ironman 70.3 Barcelona (notre premier half) en 5h35 ! 

 

 

La conclusion :

Nous allons tirer de grandes leçons de cette course. En suivant le plan d’entraînement, en améliorant la partie diététique et en réduisant au minimum les écarts à deux semaines de la course, nous avons mis clairement toutes les chances de notre côté. Nous avons même arrêtés le café pendant cette période. Étant sujet aux crampes, c’était un des axes à améliorer et ce fut mission accomplie. Aussi, nous avons beaucoup travaillé l’alimentation pendant l’effort et pour la première fois, nous avons mangé près d’une dizaine de barre de céréales, ce qui nous a permis de rester performant jusqu’au bout. Au final, nous nous sommes prouvé que nous étions capable de boucler cet half en un temps correct, malgré une partie vélo très vallonnée et entaché par cette pénalité, tout cela est de bonne augure pour la suite de la préparation vers l’Ironman de Barcelone le 6 octobre prochain !

 

Nous avons également profité de cet Half Ironman pour dompter l'Adrisport Speedline, un bolide de course qui aura un article dédié très prochainement sur www.veloderoute.com



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