Contact : Ritchey Outback

Le grand pionnier américain Tom Ritchey est un authentique passionné de vélo sous toutes ses formes. Il ne laisse jamais passer une occasion, ou une nouvelle tendance du vélo sans y jeter un œil et s’y intéresser un tant soit peu même s’il n’explore pas toutes les voies par la suite. La mode du Gravel ne pouvait cependant pas laisser le pionnier à moustache indifférent, il a créé l’Outback.
Publié le 26/10/2017 08:00 -
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Vous connaissez probablement les équipements périphériques Ritchey : potences, cintres, tiges de selle, selles, grips, pneus, roues, l’offre est vaste et de nombreux vélos piochent dans ce catalogue que ce soit pour l’a route, le cyclo-cross, le cross-country, le All-Mountain… Mais Ritchey fut et reste est avant tout un cadreur reconnu qui produisit, de ses "petites" mains, de nombreux cadres en acier haut de gamme pour les meilleurs compétiteurs en cyclo-cross, quelques routiers et au début du VTT. Tout cela, on ne vous l’apprend pas si vous êtes des fidèles de VDR car on l’a déjà plusieurs fois raconté à travers des tests consacrés à des produits de la marque.


Bref, vous aurez compris que l’on a une affection toute particulière pour les productions « maison », même si désormais la production est délocalisée, et que l’on ne manque jamais une occasion de mettre à l’épreuve une nouveauté portant la prestigieuse signature Ritchey Logic. 
Quand le grand Tom Ritchey se penche sur une nouvelle tendance, il essaie d’en dénicher toutes les subtilités afin de répondre aux attentes des pratiquants. Et ces réponses sont généralement teintées de bon sens et de justesse. Ritchey ne se laisse, par principe, jamais balader par le pur marketing et l’esbroufe ; il mise sur la fonction et la simplicité avant tout. Toujours privilégier l’usage, c’est le secret de sa réussite. Et tant pis si le style épuré, presque désuet, ne séduit qu’une clientèle avertie, c’est son cœur de cible comme on dit.
Après le Swiss Cross dédié au Cyclo-cross et l’Ascent dédié au voyage, voilà donc l’Outback qui se destine au Gravel et qui reste indéniablement fidèle à la philosophie de maître Tom. Il est vrai qu’à première vue, la différence par rapport au Swiss Cross ne saute pas violemment aux yeux. Jouons donc au jeu des 7 différences, comme au bon vieux temps du journal de Mickey.


Première vraie différence, la géométrie. OK il n’y a, visuellement rien d’évident, mais, on est bien en présence d’un nouveau cadre. Les bases sont coupées à 437 mm au lieu de 425 mm, l’empattement s’en trouve logiquement augmenté d’une vingtaine de millimètres pour chaque taille de cadre proposée. Pour favoriser un certain confort, la douille de direction de l’Outback prend 1 cm pour les trois plus grandes tailles de cadre, M, L et XL. De leur côté, les angles de direction et de selle sont plus redressés sur les tailles intermédiaires. En résultent des variations des cotes de quelques millimètres par-ci par-là qui induisent a priori un comportement plus polyvalent et plus stable que sur le modèle de cyclocross.
On note également une petite différence de forme des haubans. Seul le hauban gauche du Swiss Cross est coudé de façon asymétrique donc alors que les deux le sont sur l’Outback sans que l’on sache réellement quelle différence ça fait à l’usage.


Autre différence notable, les axes. Là où le Swiss Cross utilise encore des axes type « quick release » classiques, l’Outback utilise des axes traversant de 15 et 12 mm, à l’avant et l’arrière. Bien que l’ancestral quick release ait toujours rendu les services attendus, il semblerait que le freinage à disque soit mieux assorti avec les axes traversant 12 et 15 mm respectivement à l’avant à l’arrière. On parle de rigidité et de fiabilité du serrage bien entendu, mais avouons que nos différentes expériences avec des vélos à freins à disque et quick release n’ont pas vraiment montré de faiblesse de ce côté-là pour le moment.

 


Pour le reste, on retrouve une douille de direction 1”1/8 classique, et des raffinements de fabrication sur ce cadre en acier cromo Ritchey Logic triple butted (3 différentes épaisseurs selon les zones des tubes) soudé TIG (Tingsten Inert Gaz) qui n’ont plus cours aujourd’hui. Et néanmoins, comme sur le Swiss-Cross la fourche est en carbone puisque c’est ainsi qu’elle apporte le meilleur ratio poids-rigidité-précision. N’en déplaise aux amateurs d’arguments dernier cri, les passages de câble et gaines se font en externe. Et même si l’esthétique est ainsi un peu moins fluide, ce n’est pas pour nous déplaire puisque l’entretien en bénéficie. De même, les tubes banalement ronds et de diamètre réduit procurent une ligne presque désuète à l’ère de l’hydroformage bodybuildé et des châssis aux muscles saillants sous la peau de carbone. On le répète, pour Tom Ritchey, l’important n’est pas l’aspect, mais la fonction, même s’il faut avouer que cette simplicité visuelle ne manque au final pas de charme.


Et puisque l’on parle de fonction, la question est de savoir quelle conception du Gravel on se fait. Pas enclin à tergiverser sur ses propres convictions et ses choix, Tom décide pour nous que le Gravel de l’Outback c’est une pratique sportive et ludique à mi-chemin entre le VTT et la route, sans velléité de voyage au long cours. « Pour cela il y a l'Ascent… » répond-il laconiquement à la question de savoir pourquoi l’Outback n’est pas pourvu de fixations pour l’ajout éventuel d’un porte-bagage et/ou de garde-boue. A la limite consent-il à ce que le vélo se prête au bikepacking léger. Bref, l’Outback se destine à ceux qui souhaitent s’évader à la journée sans s’imposer de limites. Un vélo plaisir performant a qui ne s’impose ni le bitume ni le tout-terrain.


C’est ce que nous avons pu vérifier, début septembre, en marge de l’Eurobike lorsque nous nous sommes évadés des allées laborieuses du salon pour une prise en main, le temps d’une quarantaine de kilomètres en compagnie de maître Tom et de quelques autres journalistes et quelques aficionados de la marque réunis pour l’occasion.

 


Au départ du parking du plus grand salon du monde, à quelques pas des halls effervescents, nous sommes partis directement à travers bois. Puis nous avons emprunté de ces petites routes rurales, de ces larges pistes cyclables, de ces chemins forestiers, de ces pistes gravillonnées qui sillonnent la jolie campagne agricole autour de Friedrichshafen sur la rive nord-est du lac de Constance. Au milieu des vergers, des vignes et des plantations de houblon, tantôt en mode rando pépère, tantôt « à la planche » façon joutes cyclosportives dominicales, la sortie est passée à une vitesse incroyable. C’est fou ce que l’on s’amuse au guidon de l’Outback. On en oublie le temps qui passe. Il semble qu’au guidon de ce vélo, on puisse, tour à tour, être tous les cyclistes que l’on puisse vouloir être, cyclosportif, cyclocrosseur, cyclotouriste, cyclo-tout-terrain… Mais avouons que quelques kilomètres en compagnie du grand Tom et de son dernier né nous ont mis en appétit. Il faudra rouler plus pour percer tous les secrets de ce nouveau bijou. 
Il nous tarde déjà de vous raconter ça

 

Poids annoncé : 2170 gr, cadre+axe+patte de dérailleur

Prix : 1499€ environ, cadre+fourche+jeu de direction+axes

Info  sur le site de la marque

 



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