Essai : Kuota Kougar, une machine pour puncheur

Aérodynamique, rigide et performant, le Kuota Kougar propose un compromis qui ravira les puncheurs. L’équipe de veloderoute.com a testé ce vélo sur tous les types de terrains, même ceux pour lesquels il n’a pas de prédisposition, passant de la plaine à la montagne. En effet, nous avons profité d’un séjour dans les Pyrénées pour aller au bout de la bête… et du coureur ! Photographe : Objectif Tourmalet
Publié le 28/07/2016 15:03 -
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Le brouillard monte vers le col du Tourmalet, il faut relancer la machine.

La marque italienne Kuota a toujours été novatrice et a su évoluer avec son temps. Elle propose aujourd’hui une large gamme de vélos de route et de triathlon véritablement axés vers la performance avec des allures de bolides. Mais qu’en est-il du Kuota Kougar que nous avons mis à l’épreuve ? Il se positionne comme l’aéro de la gamme route, à mi-chemin avec les vélos de triathlon. Le cadre au look très dynamique et bodybuildé est à l’image de l’animal qu’il représente : le cougar.

La prise en main :

Ce qui nous saute aux yeux, c’est bien évidemment l’aspect aéro de la bête. Nous sommes séduits par le look agressif qu’offrent les lignes des tubes profilés. Plus on se rapproche des détails du vélo, plus on est conquis par son esthétique. Les touches de couleurs sont bien placées et soulignent ses traits de caractère. L’emplacement des étriers de freins est pensé pour réduire la prise au vent. C’est pourquoi nous retrouvons l’étrier avant aéro TRP derrière la fourche, parfaitement intégré. À l'arrière, nous avons un montage Shimano Ultegra Direct Mount sous les bases. Celui-ci est quand même bien exposé aux projections, il faudra éviter de rouler sur du goudron fondu pour le garder intact. En suivant la gaine de ce frein arrière, nous retrouvons le crochet qui détend le câble et donc qui écarte les patins pour enlever la roue. 

Il est possible de détendre la tension du câble de frein arrière depuis le crochet installé sur la gaine

Après avoir admiré l'allure du Kougar et fait quelques recherches sur le félin carnivore qui se cache derrière lui, nous apprenons que le cougar (l’animal), est connu sous le nom de lion des montagnes. Alors direction les Pyrénées pour voir si, à son guidon, nous parvenons à les dompter…

Nous commençons nos sorties par du faux plat, histoire de chauffer l’organisme avant d'attaquer les nombreuses bosses qui se profilent à l'horizon ! Nous sommes rapidement surpris puisque le Kougar est à son aise sur les montées assez courtes de moins de 2 kilomètres. En effet, sur ce terrain-là, il s’avère même efficace lorsque le bitume est bien neuf, bien noir avec un pourcentage assez faible et régulier. Avec un montage plus haut de gamme, il pourrait carrément tirer son épingle du jeu. Dans ces bosses roulantes, il nous permet de monter au train avec un bon rythme. Tout autre scénario dans les descentes, le vélo devient super joueur et la prise de vitesse est vraiment grisante, le Kougar se déchaîne ! Les longs faux plats descendants sont extra, les mains bien calées au fond du cintre, le vélo reste stable, le pédalier Rotor 2D30 bien rigide, logé dans son boitier bodybuildé. On appuie bien en ligne et ça répond du tac au tac ! 

Le boîtier de pédalier BB386 participe grandement à la rigidité du vélo

En route pour la montagne :

Sur le papier, la prochaine sortie s'annonce plus compliquée pour l'animal. Nous nous lançons dans une aventure montagneuse avec au programme : Col du Tourmalet (2115 m) et Col d’Aspin (1489 m), soit une virée de 130 km avec près de 2900 m de dénivelé positif. 

Notre départ se fait à proximité de Tarbes, direction Sainte-Marie-de-Campan (pied du fameux Tourmalet) par la grande route de Bagnères-de-Bigorre. Sur ce faux plat montant, nous parvenons à conserver un bon rythme sans trop se rentrer dedans. Il faut garder du jus. Nous sommes bien posés sur la machine et arrivons à doubler pas mal d’autres cyclistes, sur la plaque (52 dents) et milieu-haut de la cassette Shimano 105 (11-28). Au bout d’une heure, nous arrivons au pied du Tourmalet, nous tombons le grand plateau et gardons quelques dents en réserve. Le début est assez roulant, mais avant d’arriver à Artigues, le premier paravalanche annonce la couleur. En danseuse, nous parvenons à le franchir aisément, le vélo relance bien, les jambes répondent.

Le Kougar n'est pas à la fête dans les forts pourcentages, les relances en danseuse sont de rigueur.

On déroule, il ne reste plus beaucoup de dents (à gauche forcément) alors que les pourcentages augmentent. Le paysage est superbe et nous fait oublier la douleur jusqu’à La Mongie. Au-delà, l’histoire se corse puisqu’il reste 5 kilomètres, en pleine exposition au vent. Le brouillard monte vite vers le sommet et il n’est pas question de terminer la montée dans le froid. Alors on relance et le Kougar met du temps à répondre sur les forts pourcentages. En plus de ne pas être sur son terrain de prédilection, il est aussi doté d’un léger surpoids avec ce montage. En revanche, dès que les pourcentages redeviennent raisonnables, les reprises sont efficaces et nous avons même fini par un sprint pour terminer cette ascension. Une fois en haut, il est temps de profiter quelques instants, puis retour en arrière, direction le col d’Aspin.

Nous connaissons bien la descente du Tourmalet et maîtrisons bien le Kougar à présent. On s’engage dans la descente, sans prendre de risque tout en dépassant aisément les 80 km/h. À l’aise en virage, très stable en ligne droite, le Kougar ne bronche pas. Imperturbable, il nous procure un réel plaisir d’autant que le freinage est sûr et efficace. Tous les ingrédients sont réunis.

Nous enchaînons la seconde ascension de la journée. Nous nous régalons de Sainte-Marie-de-Campan à Payolle, le Kuota est sur son terrain. C’est vallonné, sans être trop raide. Les cinq derniers kilomètres ne sont pas à l’avantage du vélo ni de votre serviteur qui commence à avoir mal aux pattes. Mais les virages serrés en épingles sont si beaux et le paysage si grand que la motivation reprend vite le dessus. Une fois en haut du col, nous prenons la petite photo souvenir et puis direction la maison pour une bonne collation bien méritée. Nous partons donc pour plus de 50 kilomètres sur un profil descendant. En position aéro, nous faisons corps avec le vélo et avons véritablement de bonnes sensations. Les pneus Mavic Yksion Elite en 23 mm ne sont pas des plus confortables, mais performants, il faut faire des choix. Nous avalons la distance sans broncher, 1h20 pour les 55 derniers kilomètres. Le Kougar rugit !

En conclusion :

Retour en Île-de-France pour finir le test sur des portions avec bien moins de dénivelé, des sorties sur du plat et des sprints. Dans ce dernier exercice, la bête s’avère particulièrement efficace et l’on ressent la rigidité de l’ensemble. Lorsque l’on se dresse sur le vélo en mode sprint, on sent que chaque coup de reins est efficace. Son cadre plutôt light y est pour quelque chose, 1030 grammes sur la balance, en carbone monocoque (fibres UDHM). Le boitier de pédalier BB386 participe à cette rigidité et tous les autres modèles de la marque en sont équipés. Pour ce modèle, deux montages sont possibles : soit l’Ultegra 11 vitesses, soit ce même groupe en version Di2. C'est pourquoi le cadre est "DI2 ready" avec batterie interne et propose tous les passages de câbles en interne, aéro oblige…

Passage de cable interne obligé sur un aéro !

En conclusion de ce test, nous trouvons que le vélo est particulièrement efficace sur le plat, les vallons et les sprints. Le terrain de jeu idéal des puncheurs. Les purs grimpeurs devront viser un autre modèle de la gamme. Après tout, c'est un cougar, pas un isard ! En revanche, pour des sorties en montagne occasionnelles, il peut vraiment faire l’affaire. Le prix abordable de ce vélo permet de l’upgrader assez aisément, notamment avec une paire de roues en 38 ou 55 mm. Petit détail de taille pour les triathlètes, il est possible d'inverser le sens de la tige de selle afin d’avoir le chariot à l’avant, utile lorsque l’on installe des prolongateurs.

La fiche technique :

  • Les + : comportement, polyvalence, esthétique, prix
  • Les - : poids, entretien étrier arrière, difficile de régler avec précision la hauteur de la tige de selle
  • Poids du cadre : 1030 grammes
  • Poids du vélo complet sur notre balance : 7 950 grammes (hors pédales et porte bidons)
  • Tarifs :
    • Ultegra 11V : 3499 €
    • Ultegra Di2 : 4499 €
    • Kit cadre (frein avant inclus) : 2499 €
  • Coloris : Noir/vert fluo ou noir/rouge
  • Tailles : XS à XXL
  • Tenue du testeur : casque Mavic, ensemble Sportfull Selva, chaussures Scott
  • Site du distributeur France : Valdenaire, www.valdenaire-sa.com
  • Photographe : Objectif Tourmalet, www.objectiftourmalet.com


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