Texte et Photos Nicolas Joly
C'était, pour nous en tout cas, l'événement incontournable de ce mois de septembre : le trèc chic label anglais, a enfn offert à la France cette journée de ride très spéciale qu'est un Rapha Prestige.
Les "Prestiges" sont aussi rares qu'inoubliables : organisés depuis quelques années dans le monde entier, à raison de 5 ou 6 par an,soit 2 ou 3 par continent...autant dire que cette venue sur le sol français étaient plus qu'attendue, et y participer pratiquement un devoir.
Le principe du Prestige est le suivant : trouver une région montagneuse reculée, baignée de paysages préservés, traversée d'un réseau routier peu fréquenté et d'y tracer un parcours généreux. Ainsi ,cette édition française a eu le bon gout d'éviter le Ventoux ou l'Alpe d'Huez, pour, au contraire nous faire découvrir une région bien plus sauvage, le Massif Central. Le parcours, tracé autour du Sancy, avec la complicité des cycles Victoire, fut gardé secret jusqu'à la veille du départ, et réserva quelques surprises, même aux autochtones.
Par ailleurs, l'atmosphère particulière tient aussi du fait que le Prestige a l'air d'une course, mais n'en est pas une, et que tous les participants sont conscients de cette subtilité. Aussi il n'y a pas de fébrilité dans l'air, pas de manoeuvres douteuses sur la route, et une bienveillance communicative.
Le parcours de 170 km et 3500 m de D+, n'est pas pour autant une simple courtoisie du dimanche matin. Il se passe d'ailleurs un samedi, c'est plus pratique pour rentrer tard. Au petit matin du 24 septembre, ce sont finalement 20 équipes qui se retrouvent au plateau de Gergovie, juste au Sud de Clermont-Ferrand. Chaque équipe s'élance espacée de 3 minutes, sur route ouverte, non balisée et en autonomie....
Côté parcours rien ne nous fut épargné : forêts, cols, volcans, petites routes, gravel...un festival de paysages. Et pour couronner le tout la météo fût parfaite...De la chance? oui ! Les descentes furent particulièrement intéressantes avec des passages répétés au-delà des 80km/h sur du bitume parfait, merci à la DDE du Puy-de-Dôme un peu plus maniaque que la moyenne nationale.
En dépit de l'autonomie imposée, Rapha nous offrit un ravito surprise a mi-parcours comme eux seuls en sont capables. Dans une clairière, le camion rose, broyait des grains de café, afin d'assurer à chacun un expresso d'une fraicheur irréprochable. Impossible de ne pas s'arrêter...20 ou 30 minutes n'était pas de trop après le Col de la Croix Saint-Robert.
Mais le retour fut loin d'être une simple formalité. Après un long faux plat et un nouvel arrêt terrasse à Besse, nous fumes frappés par une série incalculable de côtes assassines de 2-3 kilomètres aussi raides qu'assommantes dans la chaleur de l'après-midi.
Le petit jeu devait durer jusqu'au au bout et s'achever par 7-8 derniers kilomètres d'agonie finale pour retourner au plateau de Gergovie. La Hutte Gauloise et son parc ombragé fut plus que jamais un havre de réconfort offerts aux équipages exténués.
Après l'arrivée de la dernière équipe sur le coup des 20h, les célébrations furent officiellement lancées sous la forme d'une truffade de très bonne tenue, (même aux dire des locaux, y compris ceux qui n'avait pas roulé), et d'une remise des prix totalement informelle et sans rapport avec un quelconque classement.
Ce Rapha Prestige fut donc fidèle à sa légende : dur, beaux, et mémorable. Merci Rapha d'avoir rassemblé tout de même 80 cyclistes passionés et de leur offrir de si beaux moments de vélo, tout en fair-play, et bonne humeur.
La feuille d'arrivée...
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