Itinérance VAE, on a mis les voiles…

Certains auraient tôt fait de croire que le VAE n’est pas idéal pour l’itinérance, ou qu’il rend l’organisation plus complexe. C’est ce que l’on va voir.
Publié le 20/07/2020 09:30 -
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Cet article a été réalisé avec l’aimable participation de Moustache Bikes et Bosch eBike Systems

 

On vous parlait récemment de partir en itinérance vélo, et pourquoi pas en VAE. On vous donnait tous les conseils pour bien envisager le départ et l'aventure. Vous pouvez consulter l'article dédié. Mais on ne peut pas parler d’itinérance, de voyage et d’aventure sans éveiller l’envie de mettre les voiles. C’est bien connu, l’aventure commence au fond du jardin. Pas besoin, de partir à des milliers de kilomètres ni de parcourir de très très longues distances pour vivre déjà de très bons moments. Après vous avoir incités à partir, alors on a trouvé intéressant de mettre les préceptes à l’épreuve du terrain. Certains se plaisent à croire que le VAE n’est pas idéal pour l’itinérance, ou qu’il rend l’organisation plus complexe. C’est ce que l’on va voir.

Les Moustache Friday 28.7 sont prêts pour le départ. A gauche le médium de Christophe en mode "sacoches" traditionnelles, à droite le mien en taille L en mode Bike Packing


Chartres, facile pour débuter
Commencer dans l’itinérance nécessite de faire preuve d’une certaine humilité, surtout quand on n'est pas un lapin de trois semaines. Mieux vaut commencer par un programme accessible qui va permettre de se confronter aux spécificités de cette façon de pratiquer le vélo, et souvent de faire ses réglages sans prendre trop de risques. En mettant le cap sur Chartres dans l’Eure-et-Loir au départ de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, on sait que le parcours ne sera pas excessivement vallonné, qu’il sera relativement simple à suivre et que l’on ne sera jamais trop loin d’une ville de taille moyenne et d’une solution mécanique ou de transport, au cas où. Idem au retour. Notre périple annonce plus de 100 km par jour tout de même, histoire de mettre à l’épreuve l’autonomie des batteries, avec une belle surprise à la clé. En programmant notre parcours, nous n’avons pas manqué de rechercher les points d’intérêt, les petites villes remarquables par lesquelles il ferait bon passer et pourquoi pas s’arrêter pour prendre un café ou un repas agréable. La cinquantaine passée, on apprécie son petit confort. Beynes, Montfort-l’Amaury, Epernon faisaient partie des points de passage retenus pour l’aller. Au retour, on notait Maintenon, Houdan…
Même logique pour passer la nuit à Chartres. Nous aurions pu opter pour un couchage sous la tente, mais ça aurait compliqué la recharge des batteries et disons-le franchement, on a préféré préserver un minimum de confort en optant pour une chambre à l'auberge de jeunesse locale. Une auberge de jeunesse pour deux quinquagénaires, pourquoi pas ? Cette option est économiquement très intéressante (32€ pour une nuit pour deux rouleurs), rassurante puisque l’on peut sécuriser les vélos et tout son matériel le temps d’aller visiter un peu, de se restaurer et pour la nuit. 


Deux vélos, deux niveaux
Nous avons choisi de partir avec les deux mêmes vélos, des Moustache Friday 28.7 qui sont probablement les vélos les plus adaptés au voyage « All-Road » du catalogue de la marque vosgienne. Cadre aluminium 6061, fourche carbone, puissant moteur Bosch Performance Line alimenté par une batterie PowerPack 500Wh, le Friday 28.7 se pilote via un cintre type route avec un évasement « Flare ». Sa transmission Shimano Tiagra exploite une cassette 11-34 dents et ses roues maison sont chaussées de pneus Continental Contact Speed en 700x42C dont le généreux volume laisse augurer un bon confort. Le Friday 28.7 dispose de série d’un éclairage avant Supernova V521 et d’une lampe arrière Spanninga Presto2Guard. Les garde-boue en aluminium extrudé sont caissonnés pour une parfaite rigidité. La robuste béquille réglable facilite les pauses. Le porte-bagage arrière est discret, mais parfaitement fonctionnel. Il dispose de plots QL3 light pour la fixation des sacoches latérales ad hoc, malheureusement indisponibles à l’heure de mettre les voiles. Nous avons donc démonté les fameux plots pour utiliser une autre bagagerie issue du catalogue Thule (on vous en reparlera dans un prochain article). Quelques minutes suffisent.
Si les vélos sont intégralement identiques, les cyclistes étaient pour leur part un peu différents, la chevelure poivre et sel mise à part. D’un côté un rouleur invétéré depuis de nombreuses années, habitué aux longues distances et à l’itinérance, avec un gros bagage VTT. De l’autre, un pédaleur occasionnel, itinérant débutant avec une pratique beaucoup plus contemplative que sportive et qui raconte son expérience plus loin. C’est aussi l’intérêt du VAE de permettre le partage et le mélange des niveaux.

Petite pause au bord d'un étang en forêt de Rambouillet


Bike-Packing vs sacoches
Il nous semblait intéressant d’opposer deux modes d’équipements et de transport, le mode sacoches traditionnelles très classiques et le mode Bike Packing très tendance en ce moment. Il y a des adeptes des deux options et si le pur VTT ne laisse pas de doute quant à la supériorité du Back Packing pour s’évader sur les sentiers parfois escarpés loin de toute infrastructure, le voyage « All-Road » interroge sur les avantages de chacune des options. Un de nos deux vélos a donc été équipé de sacoches Thule Shield 25 litres à l’arrière et d’une minimaliste sacoche Apidura Racing Mini (2,5 litres) au guidon. Le second a été doté d’un ensemble Bike Packing composé d’une sacoche de selle Apidura Expédition 17 litres, d’une sacoche de cadre Neatt 4L et d’une sacoche de guidon Neatt 9L. 52,5 litres de capacité d’un côté, 30 litres de l’autre, on comprend vite que le choix de l’une ou l’autre des configurations est lié à ce que l’on a à transporter et à la façon dont on envisage son voyage, version grand confort ou plutôt à la roots. Pour la version confort, on préférera le mode sacoches alors que pour la version roots, on pourra opter pour le mode Bike Packing qui nécessite de faire des compromis plus stricts.

Avec modération 
Composer ses sacs pour le voyage à vélo est toujours affaire de compromis, quels que soient le type de bagagerie et la distance prévue. Il en sera ainsi tant que le ou la cycliste restera le principal moteur de ses aventures. Il y a tout de même des incontournables dont on peut faire la liste non exhaustive ici. Il faut bien entendu prendre de quoi s’hydrater et se nourrir, même si l’on envisage de s’arrêter dans les villes traversées pour trouver le nécessaire. On ne sait jamais ce que l’on trouvera réellement. Quelques barres énergétiques ou fruits secs peuvent faire l’affaire. On a une préférence pour les dattes, mais c’est chacun ses goûts. Avoir ses papiers d’identité est obligatoire, on ne revient pas là-dessus : carte d’identité, carte Visa, carte vitale… On vous conseille également de prendre votre permis de conduire si vous en disposez (encore). On ne sait jamais si vous deviez organiser un retour motorisé en cas de problème mécanique insoluble. Le nécessaire de toilette, pourra côtoyer la couverture de survie, la carte IGN ou Michelin et la trousse à outils dans laquelle il sera bon de trouver un multioutil, un petit dérive-chaîne, des démonte-pneus, une chambre à air ou un nécessaire de réparation tubeless, une pompe, une petite burette de lubrifiant et plus si affinité. Vêtements techniques de rechange et tenue de soirée peuvent s’ajouter en fonction de la place. On évite le smoking et les souliers vernis… Pour notre part, nous ajoutons un bon antivol pour les pauses, une batterie d’appoint nécessaire pour alimenter le smartphone qui nous guide via l’application Géovélo et un appareil photo léger pour les souvenirs. Et il est d’ailleurs indispensable de penser à prendre les câbles de branchement nécessaires pour recharger ses équipements électroniques. Nous avons aussi pris une prise USB multiple avantageuse pour profiter au mieux d’une unique prise électrique.
Pour ce qui est de charger la batterie de nos vélos, nous avions pris deux chargeurs, celui fourni de série avec le vélo, désormais assez compact, et un plus compact et léger encore (modèle Compact, en vente chez les revendeurs agréés Bosch eBike), plus adapté à la configuration Bike Packing.

Quelques éléments qui doivent prendre place dans les bagages : nécessaire de toilette avec petite serviette microfibre, papier Q, couverture de survie, de quoi se nourrir en faisant varier les saveurs (pour éviter la monotonie sur le long terme), de quoi bricoler si besoin, une carte au cas où l'on serait privé de son GPS ou smartphone, un antivol, les indispensables câbles électriques pour charger ses équipements, un appareil photo pour immortaliser les meilleurs moments de son périple


Et anticipation
On peut dire ce que l’on veut, s’il y a un maître mot lorsque l’on part en itinérance à vélo c’est l’anticipation. Du moins tant que l’on n’est pas totalement rompu à l’exercice. Préparer son parcours, permet de mieux préparer son équipement. On sait notamment que la météo peut changer rapidement et selon la saison, il faut prévoir les vêtements adéquats. Et puis c'est déjà une partie du voyage que de se projeter en le préparant. Charger son vélo est aussi affaire d’expérience. En mode sacoches, on en préparera une pour faire étape avec les vêtements civils et techniques de rechange, le nécessaire de toilette, les câbles de rechargement des équipements électroniques, etc. L’autre sacoche contiendra tout ce qui peut utile durant la journée de pédalage : coupe-vent, veste, outillage, antivol, trousse de secours, couverture de survie, etc. Ainsi on retrouvera plus facilement ce que l'on cherche si on doit s'arrêter au bord du chemin. Idéalement, on peut se faire des petits sacs qui permettent d’organiser son chargement. Petits sacs en tissus pour les vêtements, par type (chaussettes, maillots, etc.) ou par jour (jour 1, jour 2, etc.), ou sacs congélation zippés en plastique pour les affaires de toilette, le nécessaire de réparation, la câblerie électronique, la nutrition, le chargeur de batterie au cas où, etc. Cela permettra de facilement retrouver ce dont a besoin. En mode Bike Packing, le chargement est plus complexe. Les volumes moins carrés ne permettent pas d’organiser le chargement avec la même latitude. Il faut manœuvrer pour faire rentrer certains équipements. D'ailleurs les sacs congélation étanches sont ici prépondérants pour tous les contenants qui pourraient malencontreusement s'ouvrir : shampoing, dentifrice, etc. Ils peuvent sauver le chargement. Pour la configuration Bike-Packing, on a privilégié la sacoche de selle et celle à l’avant du guidon pour ranger les équipements auxquels il n’est pas utile d’avoir accès durant la journée de pédalage. Les équipements devant resté accessible ont été rangés dans la sacoche de cadre, moins vaste et plus facile d’accès et à ouvrir. Quoi qu’il en soit, si l’on peut charger des sacoches latérales avant ou après les avoir montées sur le vélo, les sacoches Bike Packing de guidon et de selle devront être complétées avant pour espérer optimiser leur chargement. 
L’anticipation vaut aussi pour la fixation des fameuses sacoches sur le vélo, qu’il s’agisse de sacoches classiques ou de modèles Bike Packing. D’une part il faut s’assurer que tout se monte bien ce qui n’est pas toujours évident, des réglages peuvent être nécessaires pour adapter les sacoches au porte-bagages notamment. Par exemple, le poste de pilotage très chargé du Friday 28.7 (display, éclairage) ne permettait pas le montage d’une sacoche de guidon avec un système d’accroche rigide. Même pour une sacoche à sangles, il fallait bricoler. Le mieux aurait été d’opter pour un rangement sur les jambages de la fourche, des fixations sont prévues pour cela, mais nous nous en sommes rendu compte trop tard. Même topo pour les porte-bidons qui ne font pas bon ménage avec la sacoche de cadre qui envahit une bonne partie de l’espace disponible dans le triangle avant. Bref, le mieux est d’essayer le montage complet avant le jour du départ pour s’assurer que le montage est possible et ainsi adapter sa bagagerie et s’habituer un peu à sa manipulation.

Peu de place sur le poste de pilotage pour accrocher une sacoche à fixation rigide, il faut composer autrement


Le grand départ
Une fois tous les paramètres réglés, le départ peut être programmé. Quel que soit le kilométrage prévu, nous conseillons de prendre de la marge, mieux vaut partir serein et prendre son temps pour être sûr de profiter pleinement du voyage. C’est ce que nous avons fait en nous donnant rendez-vous pour un départ à 8h00 du matin. Largement de quoi couvrir les 106 km programmés au menu du premier jour. Nous avons suivi les indications du smartphone fixé au guidon sur un support Z Handlebar de Zéfal. Votre serviteur étant un habitué des trips longues distances et de l’itinérance, la gestion des efforts n'était pas un saut dans l'inconnu. Les surprises sont surtout venus de l’utilisation pour la première fois de l’assistance électrique dans ce cadre-là. Comme pour beaucoup certainement, il y avait de l’incertitude quant à l‘autonomie, quant à la gestion des recharges, quant au poids total de l’équipage et aux sensations que ça allait imposer. Force est de constater que la découverte a été de taille. D’abord il y a eu les sensations de pédalage étonnamment naturelles lorsque l’on s’élance, même en mode éco. Puis il y a ce total oubli du poids sitôt que le vélo est lancé qui permet d’atteindre rapidement la vitesse frontière des 25km/h au-delà de laquelle l’assistance se coupe, très insensiblement. Une fois lancé, sur sol roulant et plat, on peut même passer en mode Off si l’on souhaite économiser l’énergie sans ressentir de difficulté à garder sa vitesse. C’est d’ailleurs comme ça que nous avons géré la première journée, ne connaissant pas précisément l’autonomie en configuration chargé, en utilisant l’assistance pour négocier les faux plats, les bosses et les portions trop ventées avec facilité. Résultat, nous finissions la journée avec encore 71% d’autonomie après plus de 105 km et 990 mètres de dénivelé positif. Très bien dotés en termes de train roulant, nos vélos roulent confortablement sur tous les revêtements, passant de la route à la piste avec aisance. Le nez au vent, profitant des paysages et de l’environnement changeant, nous en avons oublié le plus souvent que nous roulions sur des vélos à assistance et leur chargement conséquent. Du pur bonheur.

La majestueuse cathédrale de Chartres nous accueille après 106 km de pédalage.


Le lendemain, rebelote, nous profitions d’un départ roulant en sous-bois le long de l’Eure en direction de Maintenon pour nous échauffer les jambes avant d’enchaîner quelques petites bosse au travers de jolis villages pour atteindre le plateau de la Beauce et ses interminables routes droite et désertes au milieu des champs céréaliers. En arrivant à Houdan, à mi-parcours, après 58 km de pédalage. Nous profitions de la pause déjeuner pour constater que nous avions seulement consommé 3% de l’autonomie de nos batteries ! De quoi nous inciter à mettre les gaz pour la fin du parcours, en mode Tour, parfois en Sport et même en Turbo dans une grimpette forestière bien pentue, sorte de défi pour vététiste, au départ de la gare de Maule ! Nous finissons donc à bon rythme en relançant fort après chaque virage ou ralentissement, en profitant malgré tout des belles routes verdoyantes de l’Ouest parisien quand les automobilistes fâchés par leur routine quotidienne nous en laissent la possibilité. Nous arrivons au bout de notre périple de 117 km avec 61% d’autonomie restante, après 5h40 de roulage effectif et une journée de 8h42 autour du vélo, heureux de tous ces bons moments passés. Les Moustache Friday se sont révélés remarquablement confortables. La position très équilibrée nous a permis d’arriver sans la moindre douleur dans les mains, les bras, les épaules ou le dos. La selle Brooks C17 s’est quant à elle montrée particulière accueillant sur la durée. L’assistance Bosch Performance Line s’est pour sa part révélée puissante et douce, onctueuse quand elle entre en action ou lorsqu’elle se coupe, si bien que l’on pédale très naturellement sans s’en soucier en prenant juste le soin de passer les vitesses pour préserver une bonne cadence de pédalage. De même, elle se fait totalement oublier lorsque l’on roule en mode Off ou que l’on est au-dessus des 25 km/h. Pas de friction sensible ou de perte d’énergie. L’habitué de l’itinérance que je suis s’est régalé comme lors des aventures précédentes à vélo classique, avec peut-être la satisfaction supplémentaire de n’avoir jamais eu à gérer de trop difficiles ascensions à l’économie.
Mais c’est avant tout l’aventure du néophyte qui vaut dans notre histoire, celle de Christophe, qui m’a accompagné durant ces deux jours. Je lui laisse donc la parole : 

Le voyage prend une autre dimension sous le soleil et à vélo, le meilleur moyen de profiter plus largement des patrimoines rencontrés

 

Allez Christophe, raconte…

Jour 1 : je n'ai jamais fait d'itinérance à vélo et je n'ai jamais fait de vélo à assistance électrique. Je suis un cycliste occasionnel n'ayant franchi qu'une fois et très péniblement le mur des 100 km. C'est avec un mélange d'appréhension et d'enthousiasme que j'ai accepté la proposition de Sébastien de l'accompagner dans cette aventure. Avec ses 2 sacoches Thule fixées au porte-bagages, la sacoche de guidon, les garde-boue et ses larges pneus, le Moustache en impose.

Sebastien me briefe sur l'utilisation de l'assistance électrique et nous voilà partis sous un léger crachin. Bonne surprise, la prise en main est très rapide. Le vélo est équilibré, maniable et réactif. Je me laisse surprendre par le poids de l'équipage lors de la première descente que je connais pourtant par cœur et je dois freiner fort pour m'arrêter en bas de la rue. Je vais devoir, dans un premier temps, anticiper davantage les trajectoires et les freinages et me familiariser au gabarit du vélo. Première côte à Andrésy et premiers forts pourcentages et premier appel à l'assistance électrique qui me permet de franchir la côte sans me mettre dans le rouge d'entrée de jeu.

La sortie de la région parisienne se poursuit sous une pluie fine. Par moments la circulation est dense et les automobilistes pas spécialement sympas. Ça va mieux sitôt passé Crespières peu avant Beynes. J'utilise beaucoup les vitesses et je trouve mon rythme de pédalage. Une fois lancé, je trouve maintenant le vélo pas si lourd que ça. J'arrive à suivre Sebastien sans dépenser trop d'énergie. La pluie s'arrête.

A proximité de Paris, la petite ville de Beynes est déjà très dépaysante avec son château médiéval du XIIe siècle.


Nous faisons une pause café à Monfort l’Amaury avant de prendre la direction de la forêt de Rambouillet. Un spot magique s'offre à nous : un long ruban de bitume parfaitement intégré ondule doucement au rythme du relief de la forêt. Nous prenons le temps d'une pause photo au bord d'un étang sauvage et en repartant nous apercevons un faon aussi surpris que nous par cette rencontre furtive.

Un magnifique ruban de bitume traverse la forêt de Rambouillet pour le plus grand plaisir des cyclistes

 

Un passage sympa à côté d'un étang en forêt de Rambouillet

Ça grimpe parfois en Ile de France comme ici à Monfort l'Amaury

Pause café à Monfort l'Amaury


Plus tard, en tout début d’après-midi, nous faisons la pause déjeuner à Epernon que l’on connait trop peu. Je suis content de moi, car je n'ai utilisé que 13 % de la batterie. Néanmoins, la bière est la bienvenue et le bon repas est apprécié. La serveuse est sympa et prend le temps de discuter avec nous avant de remplir nos bidons d’eau fraîche avec le sourire. Les cyclistes au long cours attisent souvent la curiosité et la sympathie. Tant mieux.
Il nous reste 29 km pour atteindre Chartres. La reprise après le repas est un peu difficile, mais la sensation d’avoir les jambes en coton ne dure que quelques minutes.


En approchant de la Beauce, les champs céréaliers se multiplient. Comme souvent durant notre périple, d'un côté du blé, de l'autre de l'avoine…


Nous abordons les longues lignes droites monotones de la Beauce avec du vent tantôt de face, tantôt de côté. J'utilise l'assistance électrique avec parcimonie, dans les faux plats, les côtes, ce qui me permet de gérer mon effort et de préserver mes jambes, car je pense au retour du lendemain. Nous apercevons au loin la silhouette massive de la cathédrale. En arrivant à Chartres, nous allons faire quelques photos dans le centre historique qui se révèle être très pentu avant de retourner déposer nos affaires à l'auberge de jeunesse. Dans les anciennes rues à fort pourcentage, l'assistance électrique efface le relief. Top. Au retour à l auberge de jeunesse, il me reste 71 % de batterie. Après la douche nous repartons à pied en ville pour un mixte de visite historique et shopping. Le centre-ville est bien plus dynamique que dans mes souvenirs et il y a beaucoup de monuments et de vieilles maisons qui valent le coup d'œil. Après un petit apéro sur une jolie place un peu excentrée, nous prenons un super repas au Moulin de Ponceau (une excellente adresse), un moulin magnifiquement restauré sur les bords de l’Eure où la cuisine vaut le détour, avant de retourner à l'auberge de jeunesse pour une nuit de repos bien méritée.

Le vélo est à l'évidence le moyen de déplacement le plus pratique pour se déplacer dans le centre historique de Chartres


Jour 2 : bonne surprise au réveil : pas de douleurs articulaires et les jambes ne sont pas trop douloureuses. Et en plus il fait beau ! Heureusement, car la journée commence par une petite galère mécanique : impossible de verrouiller à clef une des batteries après l'avoir remise dans son emplacement. Après 30 minutes de tergiversations, un appel à la Hot Line Moustache et 10 minutes de bricolage, le problème accidentel est résolu. Nous reprenons la direction du centre historique et de ses rues pendues. Sur les recommandations de clients avec qui nous avons sympathisé au restaurant la veille au soir, nous prenons un super petit-déj au Café Bleu face à la cathédrale. Prêts à en découdre avec notre parcours retour, nous profitons tout de même de la belle lumière du matin pour faire quelques photos avant de reprendre la route.

On fait le point avant de repartir en direction de Conflans


La sortie de Chartres se fait par un joli chemin de halage sur les bords de l’Eure. Pour moi, la mise en action se révèle laborieuse. J'utilise l'assistance électrique pour me soulager et il me faut une bonne demi-heure pour retrouver de bonnes sensations. Heureusement le décor est charmant. Arrivant à Maintenon nous sommes surpris par une gigantesque structure de pierre, tel un squelette d’une nef de cathédrale qui enjambe la route. Il s’agit d'un morceau de l'aqueduc commandé par Louis XIV pour alimenter les bassins du château de Versailles. Impressionnant. Nous faisons un détour par le centre-ville pour voir le château et pour faire quelques photos.

A l'approche de Maintenon on est accueilli par ce monumental portail de pierres, en fait l'une des arches de l'aqueduc commandé par Louis XIV pour alimenter en eau les bassins de Versailles


Le château de Maintenon avec en arrière plan une autre section de l'aqueduc

 

Nous repartons ensuite en passant de village en village, tous aussi jolis les uns que les autres. Les vieilles pierres sont ici légion. Nous roulons à un bon rythme tout en prenant le temps d'admirer le paysage sans avoir besoin de recourir à l'assistance électrique, excepté dans certaines bosses ponctuelles. En atteignant le plateau de la Beauce, nous sommes à nouveau face à d'interminables lignes droites au milieu de champs de céréales. 

Une route typique de la Beauce qui déploie ses champs à perte de vue

Sur piste comme sur route, les Friday 28 n'ont jamais démérité durant notre périple

 

Nous alternons les morceaux sur routes peu fréquentées, d’autres un peu plus (mais jamais dangereuses), les pistes cyclables et les chemins. Les vélos passent partout avec la même efficacité. Je suis très surpris de leurs capacités moi qui n’avais jusque là jamais mis les fesses sur un vélo motorisé. Très surpris également pas le confort : pas de douleurs nulle part. La selle se révèle très confortable.

L'imposant donjon de Houdan nous accueille à mi-parcours pour le déjeuner



Nous faisons notre pause déjeuner à Houdan. Je regarde le compteur, nous avons parcouru 59 km et ,tout comme Sébastien, je n'ai utilisé que 3 % de la batterie ! Nous sommes à mi-parcours.
La remise en marche est une nouvelle fois difficile pour moi après la pause repas. Mais comme nous sommes très larges au niveau de l'autonomie, nous décidons d'activer l'assistance électrique en mode Tour pour toute la fin du parcours afin de voir ce que les Moustache ont dans le ventre. Cela me convient parfaitement, car je dois avouer que je commence à fatiguer. Heureusement que nous sommes à vélos électriques, car je pense que j'aurais coincé sur le retour. Nous avalons les kilomètres à bonne allure avec enthousiasme, si bien qu'à plusieurs reprises nous faisons demi-tour, car nous loupons la route indiquée par Géovélo, les yeux rivés sur le decor ! Ne jamais confondre vitesse et précipitation…

Pour la première fois de ma vie, je grimpe des côtes à 20 km/h et je me sens comme un champion ! La fatigue physique diminue, ou du moins je l’oublie et cela me permet de me concentrer sur le pilotage. Au détour d'un village, à proximité de Monfort l’Amaury, nous tombons sur un garage qui restaure des voitures de sport de prestige anciennes. Nous nous arrêtons pour admirer une Triumph, des Austin Healey, des Mustang, des Jaguar Type E, etc. avant de repartir pour la dernière partie du voyage. La région parisienne est vallonnée, voire montagneuse, aux alentours de Maule ! Géovélo nous indique un chemin de terre qui monte raide avec des passages bien pierreux comme aiment les vététistes. Le cœur s'emballe. Je passe en mode Sport et je termine l'ascension en mode Turbo. Sans l'assistance électrique, j'aurais terminé l'ascension à pied ce qui aurait été vraiment galère. Merci Bosch ! Les kilomètres déroulent à nouveau.

La photo ne rend pas hommage au pourcentage réel de cette piste au départ de la gare de Maule. Une belle grimpette qui nous a fait apprécier le mode Sport de l'assistance Bosch
 


Je suis très content de voir un panneau indiquant Conflans-Sainte-Honorine, même si les voitures nous serrent de près et qu’il faut redoubler de vigilance. Encore quelques côtes pour rentrer entre Triel-Sur-Seine, Chanteloup-les-Vignes et Andrésy. Ça n'arrête pas de monter et descendre, mais nous arrivons enfin sur les quais d’Andrésy, puis sur ceux de Conflans. À 300 mètres de l'arrivée, nous rencontrons notre premier embouteillage en abordant la rue commerçante du centre-ville. Il fallait bien ça pour finir. Dernière côte raide à 150 mètres de l'arrivée que nous passons sans problème et nous voilà arrivés. C'est déjà fini. Je regarde le compteur et il me reste encore 61 % de batterie. À l’évidence, nous aurions pu faire l’aller et le retour soit 223 km sans avoir besoin de recharger !

A plus d’un point, je suis surpris par cette expérience, et notamment par le vélo. Le Friday 28 est très confortable, très stable en toutes circonstances, très sécurisant pour moi qui n'aie pas un gros bagage technique. Il passe vraiment partout. Très vite le poids n'a plus été un problème que ce soit en mode électrique ou bien en utilisation classique. L'assistance électrique se met en marche silencieusement et sans à coups ce qui ne vient pas perturber le pédalage. Cela m'a permis d'éviter une fatigue excessive sur ces sorties longues, de me concentrer sur le pilotage et d'apprécier l’environnement. Bien entendu, ça reste très physique, c'est vraiment du vélo et c'est très bien ainsi.

Un grand merci à Sébastien et à Moustache pour cette parenthèse enchantée. Une chose est certaine désormais, je referai de l'itinérance ainsi que du vélo à assistance électrique. Des projets de voyages en solo, en famille ou avec des copains ont germé dans ma tête. 

 

Merci à Moustache Bikes et Bosch eBike Systems pour leur participation à la réalisation de cet article



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