TEST Stevens Superprestige / Référence des "labourés"

Stevens jouit d'une solide réputation dans le milieu du cyclo-cross. Quelques-uns des plus grands champions ont roulé sur la marque allemande et en particulier sur le fameux modèle Superprestige qu'on a testé longuement lors de la dernière saison. Alors, ça donne quoi ?
Publié le 11/11/2019 08:29 -
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L'automne revenu, il est grand temps de reparler de cyclo-cross. Et quand on évoque les "labourés", le nom de Stevens surgit presque naturellement, comme un cornet de frites et une bière sur une course belge. La marque... allemande (pour ceux qui ne le sauraient pas), installée du côté de Hambourg, est en effet présente en CX depuis de très longues années. Quelques-uns des plus éminents coureurs ont roulé sur ses vélos, à commencer par les deux vedettes de la discipline Mathieu Van der Poel et son "meilleur ennemi" Wout van Aert. Jeu du sponsoring oblige, les deux cadors sont passés sous d'autres pavillons plus récemment, mais Stevens continue d'équiper aujourd'hui de gros teams et des athlètes de tout premier plan, à l'instar de la Belge Sanne Cant, triple championne du monde.

Stevens est une marque allemande, les vélos sont "pensés" et designés à Hambourg comme on l'affiche ostensiblement sur le tube horizontal du Superprestige.

"Superprestige", un nom qui résonne de manière particulière aux oreilles des aficionados de cyclo-cross.

Bref, la marque allemande fait partie des incontournables dans le paysage. Il semblait donc élémentaire de se mettre au moins une fois dans sa trace, comme il paraissait évident de tester le modèle phare de la gamme, le fameux Superprestige, du nom de la célèbre série de compétition qui tient en haleine la Belgique toute la saison. Le cadre en carbone, annoncé à un kilo, a été totalement redessiné l'hiver dernier et c'est à ce moment-là que nous avons essayé ce Stevens sur une dizaine de courses régionales, des entraînements et quelques sorties typées gravel. Mais n'ayez crainte en lisant ces lignes, même quelques mois après, pas de risque de péremption... Ce châssis reste en effet totalement d'actualité aujourd'hui, de même que le montage du vélo. Seule la cosmétique a changé d'un millésime à l'autre, le vert pétant de notre modèle de test a en l'occurrence laissé place à un blanc plus conventionnel pour 2020. Sinon, on le répète, tout demeure conforme... Seule petit fausse note toutefois, les tarifs du kit cadre et des différents vélos augmentent de cent euros.

Stevens décline le Superprestige en trois versions, dont celle que nous avons testée sur la base d'un groupe Shimano Ultegra mécanique. Le vélo que vous avez ici sous les yeux dans ce vert pétant est un modèle 2019; pour le millésime 2020, cadre et équipement ne bougent pas, seuls les coloris changent.

Pour mieux camper le décor, faisons donc un petit tour du propriétaire de la gamme Superprestige. En haut de la pyramide, on retrouve un montage en Shimano Ultegra RX Di2, à l'étage intermédiaire un vélo avec une transmission en Sram Force, et enfin un autre modèle en Shimano Ultegra RX mais mécanique cette fois. C'est ce dernier que nous avons eu entre les mains, en taille 54, pour notre m78.

LE TEST 

Inutile d'y aller par quatre chemins, le Stevens est un vrai vélo de compétition, de la trempe du Specialized Crux que nous avions également essayé. Cependant, au jeu de la comparaison, les deux machines n'affichent pas tout à fait le même caractère. Ce qui impressionne le plus sur le Stevens, c'est son côté brut de décoffrage, très rigide. Quand on appuie, on est de suite payé en retour; ça pulse sévère et de fait, lorsque les jambes sont au rendez-vous, on savoure. Revers de la médaille, le Superprestige ne tolère guère les baisses de régime. Tant qu'il y a des watts en magasin, ça avance, mais gare quand on commence à coincer ! A contrario, tout en étant très performant, le châssis du Spé se montre plus tolérant, on perçoit un peu plus de "flex" que sur le Stevens.

Une dizaine de cross à notre programme au guidon du Superprestige, un menu consistant pour prendre le pouls de la bête.

Au pilotage, ce dernier se montre redoutablement précis. Il s'inscrit parfaitement dans les courbes et est un régal à piloter dans les enchaînements tortueux que l'on retrouve sur certaines courses de cyclo-cross. Avec son empattement un peu moins long que le Spé (pour une longueur de bases identique, notons-le), il semble plus vif dans les changements de direction, alors que le Crux nécessite lui d'avoir un bagage technique plus étoffé pour en tirer la quintessence. La potence sur le Superprestige issue de la gamme de composants Oxygen nous a cependant paru un poil longue, nous avons troqué la 100 mm montée d'origine pour une 90, et on s'est ainsi retrouvé parfaitement installés.

Les périphériques sans charme particulier sont siglés Oxygen, à l'image de la potence, ici en 100 mm. A l'usage, nous avons préféré installer une 90.  

Disons-le franchement, on appréhendait également un peu de rouler avec une transmission double plateau. On pensait que la simplicité du shifting en "mono" allait nous manquer. En cyclo-cross, en effet, on est souvent habitué à passer les vitesses à la volée sans se soucier de rien d'autre. Mais, à l'usage, si effectivement certains passages de buttes raides ont demandé un peu plus d'anticipation, on a été très séduits par le "double".

Le groupe Shimano Ultegra RX procure un fonctionnement redoutablement efficace. Le shifting est doux et fluide, les passages de vitesses précis. Dans le temps, ça ne bouge pas non plus, on n'a pas à réajuster sans cesse les réglages. Dans les prés chaotiques, genre "champs à vache", nous n'avons pas eu à subir de saut de chaîne. Lorsque les conditions étaient grasses, ce qui est arrivé une paire de fois, la boue accumulée n'a pas non plus engendré de déraillement intempestif. Du tout bon.

Un double plateau en 46x36 dents associé à une cassette 11x28.

L'ergonomie des commandes Shimano est juste parfaite, notamment pour rouler main en haut des cocottes.

Pour couronner le tout, le freinage du groupe Ultegra s'est révélé très agréable à utiliser. Progressivité et puissance sont au rendez-vous, le tout sans bruit parasite. Il n'y a pas eu besoin non plus de régler trop souvent les étriers venant frotter sur les disques, le genre de désagrément qui peut arriver.  

Le freinage Shimano Ultegra est impeccable, on en dira pas autant des axes pas vraiment optimaux à manipuler à l'usage. 

Finalement, nous avons juste jugé bon d'upgrader le Superprestige avec une paire de roues carbone à boyaux sur les courses. Attention, le train roulant d'origine fait correctement le job et sera parfait pour l'entraînement, mais il manquera un peu de pep's pour celui qui recherche le cran au-dessus en terme de performance. Les roues DT Swiss C1800 Spline font ainsi preuve d'un dynamisme honorable sans délivrer des sensations démentielles non plus. Quant aux pneus Schwalbe X-One Allround, compatibles Tubeless, ils sont adaptés aux terrains sec ou meuble, mais ils affichent leurs limites dans la boue où l'espacement entre les crampons est réduit, nuisant à l'évacuation de la terre.  

Le combo roues DT Swiss / pneus Schwalbe fait le job à l'entraînement. 

Les gommes Schwalbe X-One Allround vont bien sur terrain sec, voire meuble, mais les crampons sont trop resserrés en conditions grasses pour dégager la boue. 

Le Superprestige que nous avons équipé de roues carbone à boyaux pour les courses. 

LA FICHE TECHNIQUE DU STEVENS SUPERPRESTIGE (MODÈLE 2019)

Cadre : Carbon SL Fiber / Fourche : Stevens Full Carbon SL

Pédalier : Shimano Ultegra - 46x36 dents

Dérailleur avant : Shimano Ultegra

Dérailleur arrière : Shimano Ultegra RX

Cassette : Shimano Ultegra 11 v. - 11x28 dents

Freins : Shimano Ultegra - 160 / 140 mm

Roues : DT Swiss C1800 Spline 

Pneus : Schwalbe X-One Allround MicroSkin (33, compatibles Tubeless) 

Cintre : Oxygen Scorpo Aero 

Potence : Oxygen Scorpo Road - 100 mm

 

La tige de selle est en carbone et au diamètre 27,2, mais le gain en confort reste peu significatif. 

Selle : Oxygen Triton

Tige de selle : Oxygen Scorpo Carbon Road

Disponible en tailles 50, 52, 54, 56, 58 et 60 cm

Coloris : Ink Black et Neon Green

Poids : 8,210 kg (en taille 54)

Prix : 3199 euros (1699 euros le kit cadre)

Plus d'infos sur le site de STEVENS



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  • 2 Commentaires


    avatar  Publié le 2020-11-19 00:10:16 par DanyB

    Ce commentaire a été supprimé par l'utilisateur
    avatar  Publié le 2020-11-19 08:59:58 par DanyB

    Bonjour. Très bel essai. J’ai acheté le modèle 2020 il y a quelques mois mais je me demande si j’ai bien été conseillé au niveau de la taille de cadre. On me
    l’a vendu en taille 56. Je fais 1m78, avec un entrejambe de 87,5cm. A en lire les données reprises dans le tableau sur le site Stevens, je devrais prendre un vélo dont le tube de selle (A1) mesure entre 59,5 et 60cm, donc ça concorde bien avec la taille 56. Mais il me semble grand ce vélo (il faut dire aussi que c’est mon premier vélo de route, jamais eu que des VTT) et je vois qu’avec la même taille vous avez roulé sur un 54 et installé une potence plus courte...
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