Essai gravel - Devinci Hatchet SX 2017

Peut-être que Devinci ne dit rien à certains lecteurs. En effet, la marque canadienne est plus connue pour ses VTT et ses coups d'éclats sur les podiums mondiaux de descente ou d'enduro. Mais Devinci sait faire autre chose !
Publié le 08/05/2017 12:45 -
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Le gravel n'est pas qu'une pratique, c'est avant tout une surface, bien connue sur le continent nord-américain, où les routes non bitumées font partie du quotidien. Ces routes gravillonnées sont arpentées par les cyclistes depuis longtemps et cela explique pourquoi les ventes de cyclocross étaient particulièrement importantes aux États-Unis et au Canada avant l'apparition de vélos dédiés.

Dans la gamme Devinci, le gravel a complètement remplacé le cyclocross, preuve que cette pratique est particulièrement importante de l'autre côté de l'Atlantique. Le Hatchet SX que nous avons essayé est le plus haut de gamme sur base de cadre aluminium. Placé dans le milieu de gamme Devinci, ce modèle introduit en 2016 a des gênes de cyclocross. En effet, l'héritage est indéniable avec le Tosca, qui a disparu du catalogue pour 2017, mais a apporté une base solide pour les Hatchet.

Bien que de nombreux éléments de la géométrie soient similaires à un cyclocross, des différences existent. Sans contrainte réglementaire à respecter, Devinci a choisi de faire place à des pneumatiques de plus gros volume (jusqu'à 700 x 40c) et donc de travailler le triangle arrière et la fourche différemment. Au final, les bases du Hatchet sont plutôt longues (435mm), de même que la fourche carbone. Le dégagement offert par ces modifications est suffisant pour des pneus de 40mm avec crampons, mais deviendra vite limite dans la boue pour la fourche.

Même si l'esthétique est discutable, la base offerte par ce châssis mêlant aluminium et carbone est solide. L'intégration des câbles dans le tube inférieur est bien réalisée, facile à utiliser en cas de changement, et la finition du vélo est de très bon niveau. Ainsi, bien que le montage se compose essentiellement de pièces siglées Devinci, l'ensemble est cohérent avec quelques choix bien sentis comme le cintre légèrement évasé. Le groupe est un mélange sur base de SRAM Rival 1, complété de freins à disques à câbles TRP Spyre, des équipements peu surprenants à ce niveau de gamme et plutôt réputés.

Pour mettre le Hatchet à l'épreuve, il a été utilisé sur des sorties variées, des routes de l'Ardéchoise aux pavés et chemins du Malteni Gravel Bootleggers. Ainsi, les premières sorties ont été réalisées essentiellement sur bitume, sans aucune modification du montage d'origine. Le Devinci s'est montré docile, confortable et tolérant, ce qui permet de l'emmener sans arrière-pensée sur des routes à l'état de surface dégradé. Le pendant de cette facilité est que le Hatchet manque de vivacité, il n'aime pas être brusqué et est plus à l'aise pour rouler au train. Une paire de roues plus dynamiques aideraient sûrement, mais c'est une dépense supplémentaire.

Quand on l'emmène hors bitume et sur de longues distances, le Hatchet montre tout son potentiel. La facilité observée sur route reste une constance, mais le manque de vivacité s'atténue beaucoup. La longueur du vélo devient un atout sur surfaces plus glissantes, autant en montée qu'en descente, ou simplement pour s'inscrire sereinement en virage. Les Maxxis Re-Fuse d'origine sont d'ailleurs plutôt surprenants pour cet exercice mêlant différentes surfaces et participent à apprécier le Hatchet. Par contre, les freins ne nous ont pas impressionnés et si vous comptez utiliser le vélo sur de longues distances, le manque de dérailleur avant peut se faire ressentir. Un plateau de plus petite taille pourrait suffire, mais limiterait la polyvalence du Devinci.

Pour une utilisation longue distance, d'autres choix techniques sont tout de même surprenants. Ainsi, les inserts de porte-bidon placés très hauts sur le tube de selle compliquent l'utilisation conjointe d'un sac de cadre et d'un grand bidon. De même, le cadre est équipé de plots de fixation pour un porte-bagage ou garde-boue, mais la fourche ne l'est pas. Ces petits manques limitent un peu le potentiel du Hatchet, qui est un très bon candidat à la longue distance sur surfaces diverses, voire même à l'utilisation quotidienne pour déplacements urbains.

Pour conclure, le Hatchet est une excellente base pour qui cherche une monture d'endurance très tolérante à l'état de surface. Avec ses gênes de cyclocross, le Devinci montre son réel potentiel hors bitume, mais ne peut pas prétendre pour autant à être une monture de voyage au long cours. Quelques petites erreurs de montage méritent d'être corrigées par les propriétaires, en fonction de leurs types de sortie, mais le Hatchet est un gravel cohérent pour une utilisation à la journée et donnera entière satisfaction à ceux qui l'utilisent en tant que tel.



Cadre : aluminium Optimum R03
Fourche : Devinci carbone
Jeu de direction : FSA Orbit C40
Potence : V2 Pro
Cintre : V2 Comp, aluminium, 12°, avec guidoline liège
Selle : V2 Stage
Tige de selle : V2 Comp
Manettes : SRAM Rival
Dérailleur (arrière) : SRAM Rival 1
Pédalier : SRAM S350, avec plateau 44T
Cassette : SRAM 11v, 11-36T
Freins : TRP Spyre, 160mm
Moyeux : Formula
Jantes : V2 Pro DB
Pneus : Maxxis Re-Fuse, 700 x 40c

Poids (constructeur) : 10,2kg en taille médium

Tarif : 1789€



Pour plus d'informations : www.devinci.com
Pour trouver un revendeur : www.sabma.com



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