Sur les routes du Tour de Romandie

Le Tour de Romandie intègre le programme du World Tour de l’UCI, c’est l’épreuve la plus importante en Suisse. Chez Vélo de Route nous avons décidé de suivre l’épreuve différemment… En mouillant notre maillot !
Publié le 16/05/2013 15:51 -
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Texte : Amaël Donnet

Images : Amaël Donnet, Thierry Favre,  Grace & Pat Fitzpatrick - rideinternational.com

 

L’épreuve romande s’est terminée il y a quelques semaines à Genève. Pour beaucoup il s'agit d'un préambule au Giro. Si les premières étapes se sont déroulées dans des conditions estivales, ce fut le chaos en fin de semaine. La pluie s’est invitée à la fête et les températures se sont écroulées...  Nous avons donc mouillé le maillot en trois étapes, au sens propre, comme au figuré !

 

Nous avons évité la pluie lors de la première étape, la deuxième fut plus humide...

 

Vendredi 26 avril / Grenchen-Payerne / Des débuts en douceur

Notre course balade débute en douceur, nous sommes invités chez BMC pour prendre un café et pour visiter l’usine qui produit le modèle Impec. Par rapport à son inauguration en 2010, le procédé de fabrication de ce cadre cent pour cent suisse a grandement évolué. Nous t’en parlerons plus longuement dans un article à suivre.

Notre première étape est annoncée plate, de Grenchen nous suivons la rivière Aar pour rejoindre Nidau, ensuite quelques petits faux-plats nous font entrer en Romandie. On aperçoit, dans le désordre, les lacs de Bienne, Morat et de Neuchâtel. Cette région au climat pas toujours facile, surtout en hiver, reste un petit paradis pour le vélo. Il y a de nombreuses routes peu fréquentées et le terrain vallonné permet de bien s’amuser. Nous étions partis sous le soleil, mais voilà ça se gâte, ça se couvre et le temps devient frisquet. Si on navigue entre les gouttes, les coureurs affronteront eux une petite averse avant leur arrivée sur Payerne. Dans la cité boyarde, le sprinteur Belge Gianni Meersman s’impose avec maestria. Un des initiateurs de notre aventure, Danilo Wysss de l’équipe BMC, termine sixième. On est déçu pour lui, il manque clairement de soutien dans son équipe pour les arrivées aux sprints. Peu après l’arrivée des pros, le soleil fait son retour, de bon augure pour la fête dans le village. De notre côté on sera sage.

 

 

En soirée on restaure dans l’excellent Grand Hôtel des Bains à Yverdon. Ce fut l’occasion d’échanger quelques mots avec Danilo et Steve Morabito de l’équipe BMC. A la veille d’une grande étape de montagne, et avec une météo annoncée désastreuses, les compétiteurs sont un peu tendus. On le serait tout autant !

  • Notre étape : 77km et 602m de D+

 

Samedi 27 avril 2013 / Montbovon-Les Diablerets / Un temps de guerriers !

Les météorologues ne se sont pas trompés : il faut vraiment être motivé pour sortir les vélos en ce samedi de fin avril ! Les vestes étanches, les gants longs et les sur-chaussures sont de rigueur. Le ciel frôle nos frêles têtes, la bruine se fait glaciale, le mercure frôle le zéro degré. En moyenne notre GPS indiquera une moyenne de trois degrés pour cette virée de vaillants combattants. N’étant pas en course, on avance le point de départ à Montbovon afin de se concentrer sur les cols de Mosses et de la Croix. Le premier col est plutôt roulant, avec un dénivelé de 500m sur 14km il permet de s’échauffer en douceur ou de monter sur la plaque si on est motivé. Le col passé on se sent bien, pas longtemps. La courte descente qui nous emmène en direction des Diablerets nous glace. Malgré mes deux vestes de pluie, je maudis la météo… Puis je relativise, au moins je me bats pas pour faire une place. Grosses pensées pour les pros ! Dans des conditions dantesques, c’est presque chacun pour soi. Le groupe explose, avec le froid on a l’impression d’avoir des jambes en bois. Il est difficile de tourner les jambes de manière harmonieuse. Le col de la Croix se profile, congelé on se réchauffe grimpe comme on peut. Les sensations s’améliorent au fil des kilomètres. Au sommet on s’attend et on immortalise ces instants presque irréels faits de brouillards, d’une bruine fine et de murs de neige impressionnants. Puis on plonge sur les Diablerets avec une seule idée en tête : «plonger dans le jacuzzi pour nous réchauffer !». On a quand même une vie bien plus facile que les coursiers ! Si Simon Spilak s’impose, c’est au bon vouloir de Christopher Froome. Ce dernier a fait exploser le peloton des grimpeurs en deux petites accélérations.

 

En soirée on déguste une excellente et authentique raclette à «La Kaapite». La famille Pichard qui tient une maison d’hôtes sait accueillir ses invités avec une grande sympathie. Merci à eux !

  • Notre étape : 55km et 1’400m de D+

 

Dimanche 28 avril 2013 / Lignerolle-Genève / Voilà l’hiver…

Les précipitations ont cessé, mais au départ de Lignerolle il fait un froid de canard. C’est encore pire quand on bascule dans la Vallée de Joux après avoir gravi le col du Mont d'Orzeires (1’061m). Là c’est carrément l’hiver, il y a un peu vent détestable et du brouillard ! Nous avons l’impression de vivre une sortie de janvier… A la fin avril !!! Le moral reste de mise, on admire les belles bâtisses qui cachent des entreprises réputées dans l’horlogerie. Cette région abrite des merveilles de complications signées Audemars Piguet, Jaeger Lecoultre, Breguet ou autres Blancpain.

 

 

Au Brassus, notre chemin bifurque sur la gauche. Il est temps d’affronter le col du Marchaîruz (1’447m). La vue sur les montagnes enneigée est superbe. Avant de basculer sur l’interminable descente nous menant à Genève, on prend le temps de déguster un café/croissant au sommet. En descente ça file vite, on se loupe à un carrefour… Demi-tour, ça repart de plus belle. Soudainement, notre avancée est ralentie quand des cyclistes nous demandent de circuler à gauche. Là incroyable, on découvre, avec effroi, un chien enragé se battant… contre un vélo !

 

A Genève les coureurs se mesurent sur un chrono relativement plat. Pour l’occasion Tony Marin a installé un plateau de 58 dents. On l’a aperçu emmener son braquet avec souplesse, ça laisse rêveur. On discute avec Danilo, son esprit est déjà tourné vers le Giro. Puis on se quitte avec nostalgie, vivement notre prochaine aventure !

  • Notre étape : 89km et 1’300m de D+

 

Pour vivre notre aventure / Ride Switzerland Bike Tours

Le pro Danilo Wyss et les frères Thierry et Lionel Favre, très impliqués dans le monde du vélo, ont lancé Ride Switzerland. Leur objectif principal est de faire découvrir la Suisse en vélo, ses paysages, ses cols, sa vie culturelle si diversifiée tout en ayant une pédale sur le Tour de Romandie pour y suivre son déroulement de l’intérieur. Danilo permettra aux futurs participants de d'avoir les conseils, la vision de la course, les détails de la vie d'un coureur professionnel et amène également certaines anecdotes du peloton. Nos deux compères Favre assureront eux une organisation sans faille.

Plus d'informations : https://www.facebook.com/pages/Ride-Switzerland/373660552743518?fref=ts

 

L’équipe «béta test»

De gauche à droite : Iwan Schuwey (ancien coach de l’équipe suisse de triathlon, actuellement boss de Mulaff), Danilo Wyss (BMC Racing Team), Jean-Louis Monnier (entrepreneur et ancien président du VC Orbe), la famille Favre avec Thierry, Lionel et Michel, votre narrateur et Pat Fitzpatrick (guide, journaliste et organisateur de voyage).

 

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Notre vélo – Impeccable !

Durant ces trois jours, votre humble narrateur a roulé avec un BMC Impec montée en Dura-Ace et en roues Mavic. Malgré son aspect bodybuildé, ce vélo s’est montré efficace tout en restant facile d’accès et surprenant de confort. Tour comme pour la visite BMC, on t’en parlera tout prochainement via un véritable test. La firme de Grenchen a décidé de «marketer» un peu plus ce vélo, plusieurs pros vont l’utiliser sur les prochaines compétitions.

 

La course des pros

Après avoir pris les devants lors du prologue en côte au Chable, Christopher Froome n’a jamais été inquiété durant toute l’épreuve. Une bonne accélération lors de l’étape de montagne des Diablerets lui a permis de gérer lors du chrono final à Genève. Il s’agit d’un bon présage, les deux derniers vainqueurs, Cadel Evans et Bradley Wiggins ont par la suite remporté le Tour de France.

Le classement général : 1er Christopher Froome (Sky) en 19h24’51’’, 2ème Simon Spilak (Kat) en 19h25’45’’, 3ème Rui Alberto Costa (Mov) 19h26’40’’, 4ème Tom Danielson (Grs) 19h26’45’’, 5ème Wilco Kelderman 19h26’54’’, 6ème Jean-Christophe Peraud (Alm) 19h27’05’’…

 

La Romandie

Le Romandie c’est la partie francophone de la Suisse, le territoire occupe une superficie de 12'093 km3 et comporte les cantons de Vaud, de Neuchâtel, de Genève du Jura et en partie du Valais et de Berne. Cette région compte 1.93 millions d’habitants, cela représente le 29% de la population Suisse. Au niveau du climat les différences sont importantes entre le Jura particulièrement rigoureux ou le Valais Central particulièrement agréable. L’Helvétie est un état fédéral, si la Romandie n’existe pas en tant que région autonome, les six cantons sont indépendants. Ils possèdent leurs propres institutions tout en collaborant étroitement entre eux.

 

Tous les contacts utiles

 

 



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