Jean-Christophe Péraud : après le Tour, direction Londres

''Jicé'' ne s'en cache pas, il est déçu de cette saison, pas à la hauteur de ses attentes. Venant d'une équipe Pro Tour, Ag2R, il a eu à demander 4 jokers, pour 4 coupes du monde de VTT, 4 espaces libres dans son calendrier pro sur route qui lui ont pourtant permis d'être retenu par le comité olympique pour disputer les JO de Londres en VTT.
Publié le 08/08/2012 20:28 -
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Son but était de se qualifier pour les JO, en VTT xco, avec ses résultats en coupe du monde, 8ème à Houffalize, 7ème à la Bresse et 17ème à Nova Mesto. Il le savait , ça s'engageait difficilement, pourtant il l'a fait, déjouant les pronostics. Les JO sur route ? Il se savait plus ou moins ''out'' de la sélection vu la politique de construire une équipe pour sprinters à la FFC. En contre-la-montre ? Malgré son titre de champion de France en 2009, un parcours pour les grosses cuisses ne lui conviendrait pas… Et si ce n'était pas tout simplement une bonne excuse pour revenir faire un tour sur les paddocks de VTT après un peu plus de 2 années dans les pelotons professionnels ?

À J-8, VeloDeRoute a eu la chance d'avoir une discussion avec l'intéressé sur ce parcours atypique. Réponses franches et directes, d'un sportif fin et réfléchi.

 

L'épisode Tour de France
 

Quand on lui parle de son Tour de France, il le dit ''médiocre'', un mot fort mais compréhensible lorsque l'on connait le tempérament perfectionniste et exigeant de l'athlète avec lui même. Les sensations n'étaient pas là, il jouait le général et quand on lui rappelle son arrivée pour la victoire d'étape avec un certain David Millard, il ne revient pas sur cet évènement.

"Je jouais le général sur le Tour, mais les jambes n'étaient pas là. Je l'ai senti par rapport à l'année dernière.'' Explications ? "J'ai beaucoup couru, j'ai négocié mes 4 coupes du monde avec mon équipe, mais je n'ai pas demandé plus d'aménagements pour adapter mon calendrier… je n'ai pas osé.'' 

Conséquences à cette situation, il estime avoir trop couru et être arrivé cramé au Tour.

 

Un parcours atypique pour un objectif: la performance

 

Pourtant sur le papier, Jicé a réussi un pari fou. Jongler au plus haut niveau sur ces deux disciplines parait invraisemblable et il le reconnait: ''C'est sur, ce n'est pas la même chose, entre faire 5/6 heures de route avec beaucoup de temps morts et 1H30 à bloc…'' ce à quoi il ajoute, ''Après quand tu suis les mecs à 60km/h sur le plat, tu prends en puissance.'' Est-ce que ce sera un atout pour Londres ? ''Je mise là dessus, je n'ai jamais eu l'opportunité de rouler sur le circuit, mais ce qui est sûr c'est que ce sera roulant.''

Il est vrai que l'évolution du VTT XCO par l'UCI, l'a rendu plus spectaculaire, mais a surtout mis en avant une qualité qui n'était pas nécessaire avant, celle d'envoyer des gros watts sur des portions très courtes, réduisant le facteur endurance. Quand on le questionne sur l'aspect exceptionnel de son projet, il précise: ''Je ne fais pas ça pour en tirer des honneurs ou faire quelque chose d'exceptionnel, mon but est d'être performant, ça n'a pas marché sur le Tour, je travaille à ce que ça marche à Londres.''

 

Matos : 29' versus 26'

 

Les routiers ont la réputation d'être détachés des préoccupations techniques, lorsque l'on demande à Jean-Christophe ses plans pour Londres, c'est tout réfléchi. Après des tests en début de saison en 29 pouces, il n'est pas convaincu: ''Le 26 a beaucoup d'avantages, c'est plus nerveux et moins lourd, et surtout ça fait 11 ans que je roule en 26, vraiment les tests que j'ai fait à l'entrainement n'ont pas été convaincants.''  À Londres, il roulera donc en 26, avec des jantes Mavic et des boyaux, un choix logique, le même qu'à Pékin. Il s'alignera aussi avec un monoplateau même s'il semble indécis ''A priori, on a monté un mono-plateau pour la course, donc ça devrait être ça…''

 

Les adversaires

 

A-t-il suivi les résultats de Val d'Isère, lors de la finale de la coupe du monde de VTT  le 27 juillet dernier sur laquelle il a choisi de ne pas s'aligner ? ''Oui… bien sûr… en tout cas, je suis content de ne pas y être allé, ça faisait probablement trop court après le Tour d'un point de vue récup, et si je n'avais pas été dans le rythme ça m'aurait pesé mentalement pour la suite.'' En revanche d'un point de vue extérieur, cela lui a permis de juger les hommes forts du moment, même si les conditions seront différentes à Londres.

 

Enfin, Il tient  une chronique sur le quotidien Lemonde.fr, entrainement, mental, performance, par le champion ''himself''. Une chronique où il se raconte dans un style bien en dehors des sentiers battus de ce que l'on peut lire des athlètes en général. Il y a raconté son Tour de France, pas à pas et nous dirige vers la course de Londres ! à suivre.

 

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