Une solidarité venue d'Italie
L'industrie du vélo est très présente au nord de l'Italie. Des centaines de marques, de sous-traitants et d'usines se trouvent en effet au cœur de la pandémie en Vénétie ou en Lombardie. Tout en respectant les règles gouvernementales et la santé de leurs salariés, certaines usines ont détourné leurs outils de production pour apporter leur contribution à la lutte contre le virus. L'une des premières à s'être mobilisée, c'est l'un des spécialistes italiens du vêtement cycliste : Santini, originaire de la région de Bergame, particulièrement touchée. La firme transalpine a créé un premier prototype de masque facial, un masque double couche de tissu Monica Acquazero avec traitement anti-eau / anti-éclaboussures (un tissu utilisé habituellement pour les trifonctions de triathlon).
Le masque facial est en polyester 78 %, en lycra 22 %, avec une plaquette en métal pour mieux adhérer au nez et un double élastique qui tourne derrière la tête. Il est réutilisable jusqu'à 10 fois après lavage. Lavable à 90 degrés et désinfectable, il peut également être séché au sèche-linge. Cependant, ce prototype, qui a été envoyé pour être testé au Politecnico di Milano, n'a pas reçu la certification à usage médical. Santini se prépare donc revoir sa copie et travaille actuellement sur un nouveau prototype.
Toujours en Italie, la marque Scicon (spécialisée dans la production de housses de transport et de lunettes) produit désormais des masques. Scicon assure que son masque a été réalisé après des centaines de prototypes : "Notre masque est conforme aux normes FFP1, même s’il n’est pas actuellement homologué, car les délais ne le permettent pas".
Partout, la production de masque artisanale est devenue un passe-temps dans les foyers confinés. Il faut bien avoir à l'esprit que ces masques ne protègent pas aussi bien que les fameux FFP2. Prudence donc dans leur usage face au virus.
Voici une liste non exhaustive des initiatives solidaires que l'on a pu voir ci et là. Si vous avez connaissance d'autres actions de ce genre, n'hésitez pas à les partager en commentaire de cette news.
En France aussi, on se mobilise contre le Coronavirus. Les ateliers de Noret en Bretagne ont arrêté leur activité principalement axée sur la production de tenues vélo personnalisées. L'usine tourne avec une équipe de huit couturières (toutes volontaires) pour la fabrication de masques de protection en tissu Noret bien sûr.
Toujours dans le textile, cette fois chez Kalas, en République Tchèque. L'équipementier de Mathieu Van Der Poel s'est aussi lancé dans la production de masques.
Chez Hexis à Frontignan, la production de préventif Monkey's Sauce a été remplacée par celle de gel hydroalcoolique.
La machine à coudre fonctionne également à plein régime chez François Marie Boyaux dans les Côtes d'Amor. Le fabricant artisanal de boyaux pour la Route et le Cyclocross a mis un temps de côté son activité principale pour lui aussi produire des masques.
Dans la rubrique "nos ambassadeurs ont du talent", voici le masque de Jérôme, ambassadeur charismatique du Vélo Vert Festival à Villard-de-Lans. En l'occurrence, c'est Geneviève, la femme de Jérôme, qui a réalisé ce masque sur la base d'un tour de cou Vélo Vert "Mountain Biking is not a crime". Comme beaucoup d'autres couturières professionnelles, elle avait dû arrêter son activité dès l’annonce du confinement. Après quoi, elle a découvert rapidement un appel d’un CHU français en manque de masques. Le CHU a fourni une fiche technique, un patron et des conseils sur les matières à utiliser.
La fabriquant français de tente pliante et partenaire du Vélo Vert Festival à Villard-de-Lans, LPTENT met également son savoir-faire en action. La production de 3000 masques a été lancée et sera ensuite distribuée aux forces de l’ordre pour les protéger de la propagation du virus lors de leur mission.
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