Source UCI
Un départ dans la vie difficile
Alors qu’il a onze ans, le père de Reon est assassiné. Le fils ne s’en remettra pas, il bascule dans l’alcool, la drogue. Sa vie est faite de délits, de cambriolage et de séjours à «l’ombre».
Le sport comme échappatoire
Il y a un peu plus de trois ans, Reon Nolan sortait de prison. Il découvre le VTT puis le cyclisme grâce à la Fondation Salisbury Street, qui travaille à la réinsertion des détenus dans la région de Christchurch. C’est une révélation ! Reon : «J’aime la sensation qui consiste à pousser son corps jusqu’à ses limites, dit-il. Monter et descendre des bosses par une journée chaude me donne un sentiment de bien-être – et s’il pleut, c’est encore mieux. Le cyclisme me donne de la confiance. Quand j’ai commencé le vélo il y a trois ans, les coureurs m’ont très bien accepté. Ils m’ont appris les fondamentaux de l’entraînement et les fondamentaux d’une vie normale. Comment contrôler ses émotions, dire les choses, les laisser sortir et ne pas les garder pour soi… Quand ces gens t’invitent chez eux ou au restaurant, tu parles d’égal à égal. Je ne suis plus le gars bizarre d’autrefois.»
Crédit image Bruce Wilson Photography
De crapule au statut de compétiteur
En 2011, il gagne sa première compétition amateur. Sa voix se charge d'émotion quand il y repense : «Je n’avais jamais imaginé qu’il était possible ne serait-ce que d’aller dans une échappée. Sincèrement, le jour où j’ai gagné, je me suis mis à pleurer. Franchir la ligne d’arrivée devant tous ces gars qui voulaient gagner et que je respectais, est la chose dont je suis le plus fier de toute ma vie. C’était un tel aboutissement ! Je faisais partie de ce monde.»
A 31 ans, le Néo-Zélandais de l'équipe amateur Scotty Browns Vision Systems a remporté une deuxième victoire en terminant sa première épreuve UCI, la New Zealand Cycle Classic. Il s’agit de la plus grande compétition du pays et seule épreuve par étapes de l'UCI Oceania Tour. Il termine 59ème, à 39'12" du vainqueur, Nathan Earle (Huon Salmon-Genesys Wealth Advisers). «Dans ma vie d’aujourd’hui, j’ai des objectifs et de la volonté, poursuit-il. J’essaie de trouver chaque jour cette sensation de la victoire. Il se pourrait que je ne gagne plus jamais de course mais si je peux aider mes coéquipiers, ce serait comme si je gagnais et je me sentirais vraiment heureux. J’ai toujours ce sentiment que j’ai gâché les premières années de ma vie et je suis triste quand je repense à tous les gens à qui j’ai fait du mal. C’est ce sentiment qui me guide pour me lever chaque matin, pour monter sur mon vélo et pour ne jamais retourner vers là d’où je viens.»