SON DÉBUT DE SAISON Il a bien mal commencé la saison 2012. Première course et premiers soucis. Début février, JCP a dû abandonner sur l’Etoile de Bessèges, victime d’un virus intestinal. Et ce pépin de santé n’a pas été sans conséquence pour la suite. Le coureur d’AG2R La Mondiale a dû aussitôt modifier son programme de courses : au revoir le Tour d’Algarve initialement prévu, Jean-Christophe Peraud a finalement pris le départ du Tour Med et du Tour du Haut-Var, où il a tenté de retrouver des sensations et du rythme. Dimanche dernier, il a pris la 17e place des Boucles du Sud Ardèche, signe que la condition physique est sur la pente ascendante. Mais les doutes persistent : «Je vois que je suis en progrès, mais je ne sais pas exactement où j’en suis actuellement. Par rapport à la saison dernière, j’ai beaucoup moins de certitudes», nous confie JCP. En 2011, il avait notamment pris la 2e place derrière David Moncoutié sur le Tour Med lors de l’étape du Mont Faron. Le genre de référence qui lui manque aujourd’hui.
PARIS-NICE, LE PREMIER OBJECTIF Ce début de saison perturbé ne change rien à son statut de «coureur protégé» sur Paris-Nice, qui débute dimanche (4-11 mars). Sur la «course au soleil», AG2R aura deux leaders : JCP et Nicolas Roche. «Cette année, le parcours est taillé pour moi», reconnaît Jean-Christophe. Les deux chronos courts mais sélectifs, en ouverture (dans la Vallée de Chevreuse) puis à la fin de la course (au Col d’Eze) ne sont pas pour lui déplaire, comme l’arrivée à Mende jeudi 8 mars. «Une arrivée en côte pour puncheurs», se réjouit JCP. 9e en 2010, 6e l’année passée, le coureur d’AG2R la Mondiale a toujours bien figuré sur Paris-Nice. Entrer à nouveau dans le top 10 serait encore une très grosse performance.
IL ENCHAÎNE SUR PIETERMARITZBURG Paris-Nice à peine achevé (le dimanche 11 mars), Jean-Christophe Peraud s’envolera deux jours plus tard pour l’Afrique du Sud. Avec en point de mire la première manche de Coupe du Monde XC à Pietermaritzburg (17-18 mars). Redoute-t-il cette transition route-VTT ? «Pas du tout, au contraire, je suis content de refaire une Coupe du Monde !», glisse JCP, dont la dernière World Cup remonte à Offenburg en mai dernier. Les quatre premières manches de la saison (Pietermaritzburg, Houffalize, Nove Mesto, La Bresse) décisives pour la sélection aux JO de Londres figurent à son programme et cet hiver, il a orienté son entraînement en fonction : «J’ai refait plus de VTT, au moins une sortie par semaine», précise-t-il; «ça m’a permis de retrouver un peu le coup de guidon». Pour lui, le tableau de marche idéal est clair : «Je vais partir très loin sur la ligne à Pietermaritzburg. L’objectif est de faire une course de remontée et de me replacer sur la grille pour Houffalize. Terminer dans les 30 en AfSud serait bien, ce qui peut ensuite permettre de faire la course en Belgique», explique JCP, qui courra avec le maillot d’AG2R La Mondiale mais avec le vélo et le soutien logistique d’un team international bien connu...
UN PROGRAMME DE COURSES MODIFIÉ Concilier saison de route et saison de VTT, mission impossible ? «Si ce n’était pas faisable, je ne le ferais pas !», répond JCP. Son programme, concocté avec son entraîneur Mickaël Bouget, subira simplement quelques retouches par rapport aux deux précédentes saisons. «J’ai fait le Tour de Romandie ces deux dernières saisons et à chaque fois, ça a été une catastrophe; je n’irai donc pas cette année. En revanche, j’aurai toujours des ambitions au Tour du Pays Basque (2-7 avril); ce sera une course de rattrapage, si d’aventure Paris-Nice ne se passe pas comme prévu», explique JCP. Le mois de mai sera notamment rythmé par les Coupes du Monde de Nove Mesto et la Bresse, ainsi que par les recos des étapes du Tour de France. Le Tour, qui reste évidemment l’un des objectifs de JCP cette saison.
LE DOUBLE DÉFI OLYMPIQUE JCP en rêve : il s’est lancé le défi de participer aux Jeux olympiques de Londres à VTT et sur route. Ses chances d’y parvenir ? «Faibles pour l’instant», reconnaît Jean-Christophe. «Après Pietermaritzburg, j’en saurai déjà plus. L’ouverture de la Coupe du Monde est déjà très importante...». A VTT, les places sont chères; la France devrait bénéficier de trois billets, dont le premier est déjà acquis à 99,9 % à Julien Absalon. Il reste donc deux sésames, mais JCP sait très bien qu’il y a du monde avant lui pour le moment. Sur la route, il lorgne à la fois sur le chrono et la course en ligne. «Là aussi, la concurrence est rude (5 places maxi sur la route, 1 en clm) et le circuit (assez roulant) ne m’est pas très favorable. Je n’ai a priori pas le meilleur profil, mais j’y crois», confie le coureur d’AG2R. A-t-il déjà eu une discussion avec Laurent Jalabert, le sélectionneur national route ? «Non, mais il connaît mes intentions», glisse JCP. Elles sont claires !
L'avis de Vélo Vert : JC Peraud n'est pas dupe. Il sait que réussir le pari d'être aux Jeux de Londres à VTT et sur route serait un exploit. Aujourd'hui, il est le premier à le reconnaître, ses chances sont minces et ce, dans les deux disciplines. A VTT, il n'a participé qu'à trois manches de Coupe du Monde ces deux dernières saisons et à chaque fois, il s'est rendu compte que le temps passe vite : les circuits changent, les adversaires progressent, sans compter qu'il lui faut maintenant s'élancer parmi les anonymes, lui le médaillé olympique de Pékin. Mais en ce début de saison, les compteurs sont remis à zéro : Il a quatre manches de Coupe du Monde pour gagner sa sélection en équipe de France de VTT. Sur la route, les données sont un peu différentes. Le souci principal semble néanmoins être le parcours olympique de la course en ligne, qui favoriserait plutôt les rouleurs-sprinters, ce qui n'est pas franchement son profil. Pour le chrono, ce sont les places qui sont limitées (a priori un seul coureur sélectionnable). Mais on n'enterre pas comme ça un médaillé olympique. Et finalement participer aux Jeux dans l'une ou l'autre discipline serait déjà une grande performance.
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