Dossier éclairage 1ere partie : moyeu dynamo Shutter Precision

ET si l'on pouvait allumer son phare de vélo d'un tour de main ?... pourquoi un geste aussi banal en voiture s'avère si excentrique sur un vélo ? A vrai dire, c'est possible, sans batterie et sans restriction en équipant son vélo d'un moyeu dynamo. Présentation.
Publié le 25/11/2019 18:17 -
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Personne ne planifie ses trajets automobiles en fonction du soleil, sachant qu'à tout moment, de puissants phares nous permettent de traverser un tunnel, un orage ou de rouler toute la nuit !

à l'inverse, l'éclairage à vélo est beaucoup plus archaïque, puisque nous roulons la plupart du temps sans lumière, nous interdisant ainsi des retours tardifs, ou en calculant au plus juste l'autonomie d'une batterie pour pouvoir assurer un départ matinal occasionnel, ou un éclairage de sécurité... Pendant ce temps, de nombreux randonneurs profitent depuis longtemps de la tranquillité d'esprit de pouvoir allumer leur vélo, à volonté. Les dynamos "externes" au faible rendement ont été remplacées par les moyeux dynamo qui ont, eux mêmes, sensiblement évolués ces dernières années.

En réalité, c''est d'abord la technologie des Led qui a abaissé le niveau d'énergie consommé dans l'éclairage. A partir de là, les fabricants de moyeux ont pu produire des moyeux de plus faible puissance, et pratiquement dénués de résistance mécanique, un des freins à la popularisation de cette technologie dans le milieu "sportif" des coupeurs de Watts en 4 qui ne date pas d'hier.

Pour ne rien gâcher, les prix ont aussi considérablement diminués, et les occasions de rouler longtemps et par tous les temps ont aussi gagné en popularité, il était donc temps de s'atteler à ce nouveau dossier, que nous compléterons prochainement par le test de deux des éclairages les plus réputés du marché.

Notre choix : le SV-8 de Shutter Precision

 

Pourquoi mous avons choisi de tester un moyeu Shutter Precision ?

Alors que d'autres marques existent, voire prédomine le marché pour différentes raisons, nous avons choisi ce moyeu Shutter Precision pour 3 raisons principales :

- Tout d'abord le fabricant taiwanais propose des moyeux dynamo a des prix très abordables, généralement moins de 100€, c'est à dire pas plus cher qu'un moyeu avant classique, ce qui est une bonne incitation à monter une roue !

- En plus d'être bon marché, les moyeux SP, sont les plus légers. A 357 grammes dans notre cas, il ne présente une pénalité d'environ 200 à 250 grammes sur un moyeu classique.

-Enfin, grace aux baisse de consommation des éclairages à Led, les moyeux ont également pu diminuer leur capacité électrique. Ainsi cette dernière génération SP est optimisée pour fournir une puissance utile à basse vitesse, et une résistance au roulement infime (moins de 1 Watt à 30km/h hors éclairage)

 

Bien entendu, ses specs alléchantes ont certainement quelques contreparties, mais pour un premier essai, et sachant que la marque jouit tout de même d'une belle réputation dans le monde de l'ultra endurance, nous avons voulu en savoir plus.

 

Les moyeux Shutter Precison s'avèrent incroyablement compacts  (et légers) par rapport à la concurrence... au détriment du rayonnage au parapluie un peu plat

 

La gamme Shutter Precision.

La consultation du site Shutter Precision peut laisser perplexe tant le choix de versions est pléthorique... et surtout peu explicite.

En réalité les caractéristiques électriques sont pratiquement toujours identiques, et les séries regroupent un type d'axe. Petit résumé :

- les séries 7 sont à axes traversants de 12mm (Route et gravel)

- les séries 8 sont en axe classique (Route)

- les séries 8X concernent le VTT, avec des axes traversants de 15mm, en standard, boost et Fat

- enfin, les séries 9, sont une version allégée des séries 8. Légèrement moins puissants, ils n'atteignent pas le seuil d'homologation fixé par l'administration allemande : Le moyeu fourni 6 Volts et 3 Watts à 18,6km/h, au lieu des 17 km/h requis par la norme StVZO.

ils s'adressent donc surtout aux montages ultralight, et... aux petites roues de 20" des vélos pliants.

 

 

Notre Choix : le SV-8

Notre choix s'est donc porté sur la série 8, la plus classique et complète. Elle est par ailleurs sub-divisée en 2 versions "S" pour Small et "P" pour Power.

Nous avons choisi la "Small", suffisante pour 1 éclairage avant, en version "V" pour V-brake (euh... Patins en fait), soit l'offre la plus légère de la série 8, à 357 grammes.

(Si le poids n'était pas notre objectif principal, notons au passage que l'équivalent en série 9 atteint 309 grammes, le moyeu dynamo le plus léger au monde)

La version "Small" est conseillée pour un éclairage unique, tandis que la version "Power" (légèrement plus lourde) permet d'envisager une plus grande fourniture énergétique, c'est à dire la recharge de son téléphone en plus de l'éclairage.

Le connecteur fourni permet de relier très facilement (et sans outil) les 2 fils en provenance de la lampe au stator du moyeu. Reste à prendre l'habitude de le déconnecter quand on retire la roue avant !

 

Montage et connexion

 

Au moment du montage apparaît le compromis majeur du moyeu : la  géométrie est compactée au maximum, et les flanges sont notamment très rapprochées, ce qui produit inévitablement un parapluie très plat et donc peu rigide.

Le moyeu est équipé d'un connecteur à 2 broches, et livré avec une fiche qui vient s'y clipser une fois qu'elle a été cablée à un éclairage. La fixation s'avère sure et il faut toutefois prendre l'habitude de la déclipser avant de démonter sa roue avant.

Étonnamment, le connecteur reçoit les fils électriques sans soudure, ni visse ou sertissage ! les fils sont simplement torsadés et maintenus en place dans une gorge. En pratique le système s'avère fiable, simple à installer, et également à dépanner en bord de route le cas échéant.

 

Certes, le cable n'est pas du plus bel effet... mais rouler en longue distance sans se soucier de l'heure ou de la charge de batterie mérite quelques concessions esthétiques !

 

 

 

Roulage

Dès les premiers tours de roues, se confirment la relative souplesse de notre roue avant. Il faut dire que nous avons tenté un montage en 24 rayons, ce qui n'aide pas... mais le parapluie ne dépend de toute façon pas du nombre de rayons. En réalité, on s'habitue malgré tout, et on gagne au moins en confort ce que l'on perd en précision. Même si cette géométrie n'est pas optimale, il faut reconnaître que ce n'est pas non plus catastrophique, et que dans la pratique longue distance, la rigidité de la roue avant n'a qu'une importance très relative...

 

Résistance, ou absence de résistance

Alors que manoeuvré à la main, le moyeu, comme tous les moyeu dynamo, offre une résistance interne sensible, celle-ci disparaît totalement en charge.

Et au pédalage, nous n'en sentons aucune... il faut dire qu'à 0.9W de résistance annoncée à 30 km/h (sans éclairage), la valeur est réellement faible.

 

Un vélo plus autonome et économe que jamais

 

ET la lumière fut

Et une fois notre lampe de test allumée, d'un simple switch, et bien nous ne sentons toujours pas de résistance additionnelle au roulement. Bien qu'elle existe forcément, la nouvelle génération de moyeu dynamo a clairement modifié la réputation de frein roulant de la génération précédente.

Mais le plus important dans tout ça est d'avoir une lumière efficace ! Bien entendu la performance d'éclairage dépend aussi de la lampe choisie, de sa bonne adéquation avec la puissance de la dynamo, et de sa vitesse d'évolution. (Nous reviendrons sur la lampe Sinewave avec laquelle nous débutons ce test).

 

Mais pour cette première partie très réussie, nous constatons surtout

- une puissance électrique suffisante pour notre besoin, y compris à basse vitesse (10-15 km/h)

- utilisée en chargeur USB, notre lampe Sinewave nous renseigne sur le niveau de puissance fournit par le moyeu. Pour donner un ordre d'idée, on arrive à recharger environ 5% d'un GPS en fonctionnement en 1 heure de vélo à 25km/h. C'est donc bien moindre qu'une prise murale évidemment, et confirme que la gamme "Small" est parfaitement calibrée pour un éclairage avant, et donc insuffisante pour un usage plus intense.

- nous ne sentons aucune résistance au pédalage, que éclairage soit éteint (0,5 - 1 W) ou allumé. Il faut dire que la puissance absorbée est proportionnelle à la vitesse, donc forcément moins sensible en montée (car faible vitesse), mais également moins sensible à haute vitesse (car noyée dans l'inertie globale)

 

Conclusion : le vélo libéré de l'obscurité !

Même si le moyeu Shutter Precision gagnerait à avoir une géométrie un peu plus stable, il est remarquablement réalisé, dénué de jeu, et offre une performance électrique parfaitement adaptée aux éclairages led.

Ne plus avoir a gérer ses parcours en fonction de l'ensoleillement a tout de même un côté magique et libérateur !

Et mis en perspective de son tarif (trouvé en ligne à 65€), le SV-8 s'avère même moins cher que la plupart des batteries digne de ce nom.

En résumé, c'est donc un produit qui ouvre de nouvelles perspectives pour un investissement finalement très raisonnable !

 

 

Poids constructeur : 357 grammes

Poids roue complète : 992 grammes la roue complète avec 24 rayons + jante alu

Prix du SV-8 : 65€ à 85€ selon les sites

 

 

 



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  • 1 Commentaire


    avatar  Publié le 2020-05-05 11:32:29 par burr

    Est-ce bien le Karoo Hammerhead que vous parvenez à recherger de 5% par heure? Puisqu'il se decharge de 10% c'est en effet limité... Un comprartif avec le PV8 serait interessant.
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