Essai cyclo-cross / Kona Super Jake - Une belle surprise !

La saison de cyclo-cross vient de se terminer, il est grand temps d’analyser nos sensations ressenties au guidon du Kona Super Jake. Ce vélo a survécu à un usage intensif durant toute la période hivernal. Entre des compétitions, des entraînements et des virées plus engagées, nous ne l’avons jamais ménagé.
Publié le 25/02/2015 09:16 -
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Texte : Amaël Donnet

Images : Johann Sansonnens & Amaël Donnet

 

En statique - Un pur CX !

Ce vélo s’oriente vers la compétition. Le carbone trouve sa place tant au niveau de la fourche que du cadre. De nos jours c’est un choix de raison pour allier une bonne rigidité et un poids contenu. L’acier et le titane surfent sur d’autres valeurs et des propriétés différentes, même sur des montages sportifs. Kona propose également des modèles dans ces deux matériaux.

Le cadre a été intégralement revu l’an passé. La douille de direction conique, le boîtier de pédalier de type press fit et des tubes savamment travaillés sont dans la tendance actuelle. La dernière couche du «layout» (enchevêtrement des couches de carbone) se compose d’un carbone unidirectionnel, cela apporte un aspect mat classieux.

Les passages des durites de freins sont externes, mais le cheminement du câble de dérailleur se fait en partie interne. Il est guidé, cela facilite grandement l’entretien… Ouf ! Des inserts permettent l’installation de pare-boue et de porte-bidons. Il est donc possible de détourner ce vélo vers un usage «gravel bike».

Au niveau de l’équipement, ce Kona frôle la perfection. Les accessoires, axé moyen/haut de gamme, sont siglés Easton. Si la tige de selle est en carbone, la potence et le cintre se contentent d’aluminium. Un choix qui mise sur la fiabilité et qui maintient le prix à un niveau encore raisonnable. Les roues Stan’s Iron Cross peuvent être montées tubeless, un atout important en cyclo-cross. On approuve ! Le groupe Sram Force CX01 c’est la nouveauté du moment. Le freinage à disque et la transmission mono-plateau sont plus que séduisant, il s’agit à notre avis de la meilleure option actuelle.

 

 

Place à l’action

Outre des cyclo-cross classiques, une super épreuve Red Bull (https://www.veloderoute.com/information/9283/red-bull-velodux-le-cyclo-cros-2.0-) nous avons également détourné ce Super Jack des labours. En quête de liberté il a connu de longues virées et à des sentiers ultra techniques. Il n’y a rien de mieux que de repousser les limites pour mieux connaître un vélo.

Après un changement de potence et de selle nécessaire pour répondre aux besoins de notre anatomie et à notre souhait de rouler sur des sentiers engagés, l’essai est officiellement lancé.

Nous avons dompté ce Kona en trois tours de pédales et en deux coups de guidon. Les cyclo-cross possèdent un empattement plus long et un angle de direction plus couché, la stabilité prime sur la réactivité. Il convient donc de brusquer le Kona pour le placer sur la trajectoire désirée.

Au niveau du rendement, le faible poids et la bonne rigidité procurent d’excellentes sensations. Ca relance fort pour un cyclo-cross sans jamais être trop élitiste, ce Kona pardonne les baisses de régimes. Doté d’un empattement généreux et de bases longues, un cyclo-cross ne sera jamais aussi foudroyant qu’un route, mais ce Kona n’est de loin pas un mollasson !

Au niveau du confort la sportivité se paie, ça tape pas mal… Si au niveau de l’arrière c’est acceptable, devant ça remue sec mais pas plus que sur un autre cyclo-cross en carbone. Les roues No Tubes sont compatibles tubeless, on vous conseille ce montage pour gagner en confort et pour limiter les crevaisons. Elles nous ont parues indestructibles. Suite à une crevaison, nous nous sommes élancés (en course) sur une série d’escaliers à plat. Elles n’ont pas bronché !

 

 

Et les disques ? Pour la pratique traditionnelle du cyclo-cross il ne s’agit pas d’une nécessité absolue. Dès que le côté technique se corse, cela devient un avantage non-négligeable. La puissance répond toujours présent, peu importe les conditions, et on gère le freinage avec une précision diabolique. Ce vélo est monté avec des serrages de roues traditionnels, sur les gros freinages nous avons ressentis une très légère flexibilité, des axes oversizes auraient été un luxe bienvenu pour les gros gabarits et pour ceux qui engagent fort.

Le Kona Super Jack est une belle réussite, il nous séduit sur de nombreux points. A ce sujet, le groupe CX01 est un vrai coup de cœur. Le collègue de votre narrateur en parle ici, nous ne pouvons qu’approuves ses dires : https://www.veloderoute.com/article/9449/groupe-sram-force-cx1-1x11v-special-cyclocross

Au final, nous nous sommes retranché dans notre bureau… Le Super Jack est retenu en otage. Non, on ne va le rendre ! Et ce même si le passage du câble de dérailleur arrière est une vraie calamité : dans le gras ou la neige, le coulissement se dégrade vite même avec un ensemble de qualité (gaine, câble, liner).

 

 

Le cas des pneumatiques

En cyclo-cross, l’adhérence s’obtient principalement en abaissant les pressions… Mais là, gare aux crevaisons par pincement ! Les boyaux sont idéaux, mais le budget s’envole et la maintenance se complique. Pour un usage récréatif, le tubeless nous semble être la bonne solution. Avec les pneus Challenge Grifo Race, il est suicidaire de descendre sous les 2.5 bars. Malgré cela, le grip et le volume de ces pneus sont appréciables. Mais attention, bien que marqué 700X32, nous avons mesuré leur largeur à 34mm. Ils ne sont donc pas conformes au règlement FFC qui limite cette dimension à 33mm. A ne pas utiliser en compétition sous peine de disqualification ! On vous conseille donc d’aller voir chez Hutchinson, par exemple, pour des pneus tubeless.

 

 

Pour qui ?

Ce Super Jake est un véritable coursier, mais ça relative tolérance le permet d’être utilisé par de nombreux cyclistes. Il s’accommode aisément et avec le sourire d’une utilisation gravel bike. Les personnes effrayées par le mono-plateau peuvent se tourner var le Major Jake. Proposé moins cher et équipé plus simplement, il possède cependant un châssis et des roues identiques ainsi qu’un double-plateau.

 

+ : bon rendement, facile de prise en main, groupe Sram CX01, géométrie réussie, freinage à disque

- : cheminement du câble de dérailleur perfectible

 

Prix : 4'399 euros

Poids : 7’620 grammes (sans pédales)

 

Curriculum Vitae

  • Cadre Kona Race Light Carbon
  • Fourche Kona Race Light Carbon
  • Direction intégrée FSA 57EP
  • Potence de série Easton EA90
  • Cintre Easton EA70
  • Pédalier Sram Force CX01, 175mm, 40 dents
  • K7 Sram 1170, 11-32 dents
  • Dérailleur ar. Sram Force CX01
  • Poignées/leviers Sram Force CX01
  • Etriers Sram Force CX01, hydrauliques
  • Roues Stan’s Iron Cross
  • Pneus Challenge Grifo Race, 32mm
  • Tige de selle Easton E90
  • Selle de série WTB Volt Team
  • Tailles 49, 53, 56, 59, 61, 63 centimètres
  • Plus d’informations www.konaworld.com

 

Géométrie

  • Taille : 53cm
  • Angle direction : 72.2°
  • Angle de selle : 74.2°
  • Top tube : 550mm
  • Tube de selle : 530mm
  • Bases : 425 mm
  • Douille : 135mm
  • Plongée (selle-cintre) : 6cm
  • Empattement : 1’020mm
  • Stack : 552mm
  • Reach : 393mm

 



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