Spécialiste contre-la-montre

S'il y a bien une pratique mystérieuse dans le cyclisme, c'est l'exercise du contre-la-montre. Une expérience de haute voltige où la machine rencontre le savoir faire du coureur. Petit tour d'espionnage chez les pros...
Publié le 03/06/2013 21:50 -
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En embuscade pour espionner les pros lors du contre-la-montre du Tour de Californie, on peut apprendre beaucoup rien qu’en observant.

 

Le contre-la-montre est un exercice difficile, c’est surtout la clef d’un bon classement général sur une course par étapes. Etre bon en contre-la-montre, cela équivaut presque à être bon partout. Il est sûr que tout le monde n’a pas le profil pur grimpeur ou pur rouleur, un clm plat comme une galette avantagera les rouleurs alors que quelques difficultés plus pentues peuvent donner sa chance aux grimpeurs.

En y regardant de plus près, quelques efforts simples peuvent beaucoup y changer, et chez les pros, on peut voir une grosse différence entre le leader de l’équipe et le co-équipier.

 

Les trajectoires

 

Connaître son circuit sur les doigts de la main, un clm, c’est souvent moins d’une heure et une bonne 40aine de km chez les pros, la moitié chez les amateurs, c’est donc très facile d’aller reconnaître le circuit, en vélo ou en voiture, l’important c’est d’avoir une bonne idée de ce qui va se passer.

 

Le sens du vent est comme sur la route un élément déterminant, cette fois si, pas possible de se cacher dans les roues, il faut savoir lire le sens du vent,le terrain et prendre les bonnes décisions. Même en plein effort, un coureur qui aura reconnu suffisamment son circuit, pourra se reposer sur cette connaissance pour choisir sa ligne. Ce n’est pas qu’une question de trajectoire dans une partie où les virages s’enchaînent. Aller chercher la ligne la plus proche d’une haie de buissons ou d’une ligne d’arbres même sur une ligne droite de plusieurs km pourra faire une différence de plusieurs secondes en développant le même nombre de watts.

 

Le matos

 

Rien de plus délicieux que de tourner autour de l’air de départ des pros pour admirer les ‘’time machine’’ comme l’a si bien nommé la compagnie BMC. Les vélos arrivent ici au poil, tout brillants et réglés aux millimètres.  Après le contrôle par les commissaires, les coureurs s’assoient comme pour mieux voir approcher le moment décisif du départ. S’il y a une chose à apprendre des pros, c’est leur calme et leur silence religieux. Etre concentré, c’est arriver prêt dans l’air de départ, casque et lunettes bien vissés sur la tête. Un bidon à porté de main à siroter tranquille, hormis les casques et tenues de spationautes, on pourrait se croire dans le carré vip d’un club juste par l’attitude décontractée des coureurs.

Au dernier moment, un mécanicien repasse un coup de chiffon sur les roues, juste pour être sûr, que tout ira bien et surtout qu’un silex ne s’est pas déposé gentiment sur les boyaux des roues pleines. C'est là, sur ce détail que l'on passe dans le monde impénétrable des pros et de la précision.

 

Position

 

Un contre-la-montre, c’est une position stupide, il faut le dire. Les vélos sont aéros et rabaissés au maximum, le post de pilotage est si bas qu’il oblige à un angle presque à 90 degrés entre le buste et les jambes. On peut tout de suite voire, en jetant un coup d’œil à un vélo de clm, si le coureur s’impose une position aéro, ou s’il préserve une position plus naturelle. Définitivement un choix personnel proportionné aux ambitions.

 

Les casques…

 

La base, un casque aéro, interdit sur les courses en ligne, c'est le moment de sortir le grand jeu pour cette épreuve en solitaire. L’industrie du cycle fait preuve d’une grande imagination pour proposer des casques toujours plus aéro au design digne de retour vers le futur. C’est le cas du Air Attack. Pourtant, après renseignement, l’équipe BMC testé sur le Tour de Californie, un prototype de casque de contre-la-montre pour Giro. Il ressemble de très près à l’ancienne version allongée avec des rabats latéral mais a été raccourci, ce qui en fait une sorte de mixe entre le Air Attack et un casque classique de clm. Tejay Van Garderen s’est élancé avec un de ces prototypes, leader au classement général, il remporte également l’épreuve de clm, une de ses spécialités.

Le prototype du nouveau casque Giro de CLM sur la tête de Tejay Van Garderen.

 

Pourquoi tu regardes derrière ?

 

Le bal d’un clm offre un intéressant théâtre entre le chasseur et le chassé. Apperçu Chris Jones pour United Health Care, jeter un coup d’œil derrière lui… Une grosse erreur et une grosse perte d’énergie, c’est une prise au vent digne d’un freinage que d’adopter ce genre d’attitude.

 

Un clm s’est l’occasion de se tester quand à ses capacités de chasseur. Avoir en point de mire un coureur débloque le cerveau, on se concentre sur le coureur devant et, plus ou moins, oubli la douleur de l’effort. C'est l'occasion de tester sa capacité à être efficace dans son pédale solitaire, un bon coureur en clm fait un parfait candidat à des échappées. 

 

 

 

Après l’effort le réconfort…

 

À toi qui t’imposes une diète de top modèle alors que tu brûles 700 calories par heure au minimum sur ton vélo… Thor Hushovd ou Jens Voight étaient simplement au hot-dog et hamburger après la course Qui n’a pas besoin de recharger les batteries ? Pas eux. Le secret : c’est du pain, de la viande et un œuf… Que du bon ! L’important c’est la modération, mais c’est important de savoir se féliciter après un tel effort ! Un des français sur l’épreuve pour BMC, Amaël Moinard s’est restauré avec quelques œufs sur le plat pour refaire le plein de protéines…

CONCLUSION : bois, roules, manges !

 



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