Texte : Krachy
Images : Matthias Dervey
Objectif «tapis volant» !
BMC a cherché à offrir du confort tant au niveau de la souplesse verticale du cadre que de la position du cycliste. Avec lui on ne roule pas «le pif dans le cintre». A ce propos, un adepte de position sportive devra revoir le poste de pilotage afin de retrouver des sensations de puncheurs. L’équipe du développement a bridé latéralement la partie basse du cadre afin de préserver le rendement. Il n’est de loin pas mollasson le bougre !!! Ce vélo s’exploitera pleinement tant aux mains des pros participants aux «flandriennes» qu’aux cyclosportifs amateurs de longues virées ou roulant sur des routes au revêtement dégradé.
Une âme «carbonique»
L’imposante douille de direction, l’énorme tube diagonal et les bases confère un aspect très viril à ce cadre. Des parties fines détonnent quelque peu… Cette construction est le résultat de l’alliance entre une souplesse verticale et une rigidité latérale parfaitement maîtrisée. Pour préserver le confort, le tube de selle est d’un diamètre réduit, les haubans sont fins et des points de flexions (Angle Compliance) sont apportés sur le cadre, la fourche et tige de selle. Cette dernière est, en option, disponible en trois longueurs de recul. De quoi être parfaitement assis sur ce vélo.
Les tubes sont conçus à partir de diverses couches de carbone unidirectionnel. Grâce à un mélange de différentes fibres (densité, type de fibre, orientation) et résines, les ingénieurs ont pu composer à merveille avec l’anisotropie du carbone. La qualité de fabrication se montre soignée et les détails appréciables abondent. On cite le bon dégagement qui permettent l’installation de pneu ou de boyau de large section, un support anti-déraillement (petit plateau) et des passages de gaines compatibles mécanique ou électrique. Avec un poids de cadre (taille 54cm) annoncé à 995 grammes et à une fourche (pivot non-recoupé) à 380 grammes, on se trouve en présence d’un ensemble relativement léger.
Shimano et Easton
La transmission et le freinage sont gérés par Shimano et son groupe Ultegra Di2. Si le fonctionnement se montre parfaitement à la hauteur, il faut compter avec une surcharge «pondérale» à ne pas négliger vis-à-vis d’un Dura-Ace Di2. Les tarifs ne sont cependant pas identique… ! Easton se taille la part du lion au niveau des accessoires. Il n’y a aucune surprise, ni exotisme au niveau de l’équipement de ce vélo. Le cintre fait cependant quelque peu vieillot au niveau de sa forme et de son ergonomie.
Notre verdict
La longue douille de direction (160mm sur un 54), associée à une géométrie sage, apportent une position cool. Cette position sera appréciée par la grande majorité des cyclosportifs, c’est également un atout sur les routes abîmées et en descente. Dans ce domaine le GF01 excelle ! Le grip procuré par sa relative souplesse verticale, l’angle de direction ouvert (les motards parleront de fermé) et le déport de fourche favorisent la stabilité. On descend vite, très vite et on tente des lignes ou des gestes techniques pas toujours raisonnables… !
En plus de pouvoir admirer le paysage, la position relax rend le vélo très joueur. Après pour chasser le chrono, on conseille de rallonger la potence et éventuellement d’opter pour un modèle légèrement plongeant.
Le rendement n’est pas oublié, le boîtier de pédalier ne bronche pratiquement jamais, on peut appuyer comme un sourd sur les manivelles. Malgré ses bases de 412mm, sur le plat et dans les ascensions passées en force, le Grandfondo se montre étonnamment nerveux. Avec une masse de 7'710 grammes (sans pédales) et des roues manquant nettement de dynamise, on préfère grimper les longues montées au train.
Et le confort ? On s’attendait tellement à un résultant incroyable, que dans un premier temps nous avons été déçus. Le cadre et la fourche sont au top, ça c’est une certitude, mais les roues sont décevantes. Malgré des pneus de fortes sections et une pression de six bars, elles tapent encore pas mal. Il ne faudra pas hésiter à baisser la pression à cinq bars, ou d’opter pour un montage tubeless (les roues sont compatibles), voir passer en boyaux.
Pour le sublimer
Nous avons testé ce grandfondo avec diverses roues à boyaux, hautes et basses, ces dernières ont apporté une plus grande nervosité et un confort améliorés. Sur le terrain on a gagné sur tous les points, ce BMC est devenu hyper performant tout en étant très facile d’accès. Pour ceux que les boyaux n’effraient pas, on vous conseille ce montage qui bonifie ce BMC.
Pour qui ?
BMC destine ce Grandfondo à son équipe cycliste pour affronter les pavés de Paris-Roubaix ou du Tour des Flandres, qu’aux cyclosportifs amateurs de longues virées. Il s’agit également d’une monture parfaite pour ceux qui roulent principalement sur des petites routes au revêtement dégradé. Si le confort prime, sachez que les performances restent très élevées.
+ : rendement, confortable, facilité d’utilisation, excellent descendeur
- : roues pas incroyables, cintre vieillot
Prix : 4'999 euros
Poids : 7'710 grammes (sans pédales)
Curriculum Vitae
Cadre BMC Carbone TCC
Fourche BMC Carbone TCC
Direction FSA intégrée
Potence Easton EA70, 110mm
Cintre Easton EA70, 40cm
Pédalier Shimano Ultegra, 175mm, 53X39 dents (de série 50X34 dents)
K7 Shimano Ultegra, 11-28 dents
Dérailleur av. Shimano Ultegra Di2
Dérailleur ar. Shimano Ultegra Di2
Poignées/leviers Shimano Ultegra Di2
Roues Easton E90 RT
Pneus Continental GP 4-Season, 28mm
Tige de selle BMC Carbone TCC
Selle Fizik Aliante S
Tailles 48, 51, 54, 56, 58 & 61cm
Plus d’informations & distribution www.bmc-racing.com
Géométrie
- Taille : 54
- Angle direction : 72°
- Angle de selle : 73.5°
- Bases : 412 mm
- Tube de selle : 495mm
- Top tube : 542mm
- Douille : 160mm
- Plongée (selle-cintre) : 9.5cm
- Empattement : 985mm
- Stack : 563mm
- Reach : 375mm