La Marmotte Granfondo

Welkom op "La Marmotte 2012"! Nos amis nordiques étaient venus en masse relever le niveau de cette cyclosportive internationale. Nous avons eu le privilège de nous glisser dans ce melting pot cycliste, au cœur d'un spot que beaucoup d'étrangers considèrent comme la Mecque du vélo de route. Ambiance garantie tout au long des 174km et 5000mD+.
Publié le 16/07/2012 16:53 -
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Chapitre 1 : départ et Col du Glandon

7000 personnes au départ de cette Marmotte 2012. Presque un quart d'heure entre le coup de sifflet de notre vague et le passage de la ligne de départ. La course commence par une bonne dizaine de kilomètres sur le plat, de quoi s'échauffer et se positionner correctement avant la première grande ascension (il n'y en a pas vraiment de petite de toute manière). Environ 1100m de dénivelé pour le Col du Glandon qui nous sépare de la Maurienne. Une montée assez irrégulière, qui commence gentiment mais offre tout de même quelques beaux pourcentages. A cette heure-ci de la journée, on est tellement frais que 8% ou 12%, peu importe ! Le col est rallié assez sereinement, après être passés de la forêt aux alpages.

Arrivé en haut, on découvre un capharnaüm sans nom, mélange de tables de ravitaillement, de campings cars belges, hollandais, anglais, et des premiers cyclistes en panne d'eau. La traversée est fastidieuse, on préfère ne pas s'arrêter quitte à ravitailler plus tard.

La descente qui suit est vertigineuse. Le temps y est d'ailleurs "neutralisé", c'est à dire que le chrono ne tourne pas pour les participants dans cette section, histoire de calmer les ardeurs et (d'essayer) d'éviter les accidents. Mais ce n'est pas une tâche facile pour les organisateurs. Bon nombre de participants souhaitent rester positionnés avant d'affronter le fond de vallée, et on éteint pas la flamme de la compétition sur commande pendant 30 minutes. Résultat : une horde de cyclistes lancés au taquet dans une route sinueuse, sévèrement inclinée et surtout ouverte à la circulation! On ne compte pas un seul virage sans se faire doubler plus ou moins à l'arrache. La panique se lit d'ailleurs clairement dans les yeux de tous les conducteurs qui gravissent le col, et qui manquent à peu de chose près de se prendre un routard sur le capot à chaque virage. Heureusement, on finit par arriver en bas après une bonne demi-heure de descente.


Chapitre 2 : Vallée de la Maurienne

Passage obligé et pas franchement romantique, la vallée de la Maurienne est pourtant un lieu stratégique où avoir de bons compagnons de peloton est primordial. Il s'agit de faire plus de 20km de faux plat montant. Le choix de ne pas s'arrêter en haut du Glandon et de descendre à une allure correcte s'est avéré être une bonne option. Nous nous sommes en effet retrouvés dans un peloton dynamique, qui nous a permis de rouler rapidement jusqu'au pied du Télégraphe.


Chapitre 3 : Col du Télégraphe

Sorte d'échauffement avant le Galibier, le Télégraphe ne fait pas très peur mais demeure un très bon indicateur au début de la 2e grosse ascension de la journée. Ceux qui l'abordent fatigués savent en effet qu'ils risquent de ne pas atteindre l'arrivée dans les temps. Fort heureusement, la température est avec nous. Rien de comparable avec les canicules de ces dernières années, qui rendaient les premiers virages particulièrement éprouvants. Le sommet est atteint rapidement, et quelques kilomètres de descente nous emmènent à Valloire. Plus qu'à traverser le village pour se retrouver au ravitaillement principal de la course. Vite, du salé. On enquille fromage, jambon, pain, mais aussi diverses sucreries glissées dans la poche pour faire le plein avant l'étape suivante.


Chapitre 4 : Col du Galibier. Les choses sérieuses commencent

18km depuis Valloire, 7% de déclivité moyenne, dont certains passages à 12%. 2642m d'altitude donc plus de 1200m de dénivelé à gravir en une seule fois. C'est l'heure des premiers doutes. L'ascension est longue, très longue. Nous dépassons beaucoup de participants exténués, certains allongés sur le bas-côté ou marchant à côté de leur destrier. Le mental est primordial pour arriver en haut et nous passons notre temps à découper le parcours en de petits objectifs, facilement atteignables. Le prochain virage, la fin du kilomètre en cours, ou une pause promise à la moitié de l'ascension. Finalement, nous nous accordons 5 minutes chrono d'arrêt 5km avant le sommet, histoire de recharger rapidement les batteries avec quelques gels énergétiques. De toute manière il faut bien s'arrêter faire quelques photos...

Les 5 derniers kilomètres se font avec le col en visuel. Rassurant ou décourageant, tout dépend de l'énergie restante! Les derniers virages se dessinent en effet dans un paysage de haute montagne assez vertigineux, entre caillasse et névés. A l'arrivée, rien à voir avec le Glandon. Le flot des participants est beaucoup plus étiré et forcément, on circule plus facilement. La descente qui suit étant assez longue, on s'impose encore 5 minutes de pause, et une grosse barre énergétique.


 

Chapitre 5 : descente vers Le Bourg-d'Oisans

Après tant d'efforts pour se hisser à 2642m, la descente vers Le Bourg-d'Oisans est un très long moment de joie! Presque 50km de descente à des vitesses souvent grisantes. Et mis à part la jonction entre le Galibier et le Lautaret, au bitume impeccable, la déclivité est assez faible ce qui permet de se faire plaisir sans rester constamment planté sur ses freins comme dans le Glandon. On pédale pratiquement du début à la fin. Attention cependant à rester calme ; il faut garder à l'esprit qu'il reste une grosse difficulté. Ainsi, nous abordons les 2 seuls petits raidillons de la descente très calmement. Après le village de la Grave, nous participons à la formation d'un petit groupe intéressant d'une petite dizaine de participants. Pas un seul mot n'est échangé mais les relais se font très naturellement jusqu'en bas, ce qui nous permet de descendre rapidement et très fluidement jusqu'au Bourg-d'Oisans, y compris dans le faux plat final.


Chapitre 6 : le calvaire de l'Alpe d'Huez

Bien préparés à cette Marmotte, nous n'aurions jamais pensé souffrir autant après avoir passé toutes les autres épreuves sereinement. L'Alpe d'Huez, que l'on aborde avec déjà 160km et 4000m D+ dans les jambes, demande d'aller puiser au fin fond de ses ressources physiques et mentales. On se serait bien passés de ses 21 virages, ses 14km et plus de 1000m de dénivelé. Les trois premiers kilomètres notamment, nécessaires à rallier la Garde-en-Oisans, sont inclinés à plus de 10%. Les seuls moments de répit sont le replat de chaque virage, en général de quelques mètres à peine. Passé la Garde, c'est à peine plus calme, mais on a du mal à se situer par rapport à l'arrivée. L'organisme est à bout, on doute à chaque virage. Finalement, tout comme dans le Galibier, nous nous accordons une pause de 5 minutes à mi-parcours. Plus on s'approche de l'Alpe d'Huez, plus on croise de spectateurs criant des mots d'encouragement, le plus souvent dans une langue qu'on ne comprend pas. Mine de rien ça fait son effet, on sent que c'est bientôt la fin. On ne tarde pas à pénétrer dans l'enceinte du village, à passer entre les maisons. Là, forcément, on est y presque. Galvanisés par la foule et la promesse d'une arrivée proche, on se surprend même à arracher le pédalier pour se mettre en danseuse, à terminer le dernier kilomètre en donnant tout ce qui nous reste pour grappiller quelques places au milieu du classement. Finalement, on finit par passer l'arche d'arrivée, après avoir doublé un confrère dans les derniers mètres, juste pour le plaisir. Ce dernier viendra d'ailleurs nous féliciter pour notre sprint final, dans un anglais à l'accent Nordique!

Après 10 minutes passés allongés sur le premier carré de gazon trouvé, nous récupérons notre pasta box et un sac de vivres pour terminer l'aventure avec un repas dans l'herbe. L'occasion parfaite pour raconter sa journée entre collègues.


Conclusion

La Marmotte constitue incontestablement un incontournable du cyclosport. Une journée intense qui permet de remettre toutes les pendules à l'heure après un semestre d'entrainement et déjà plusieurs cyclos. Une ambiance particulière, où on se sent très souvent seul au monde, malgré les dizaines de cyclistes en permanence autour de nous. Si le vainqueur, Sander ARMEE a terminé en 5h33, le dernier classé boucle cette Marmotte en 14h12, sans compter les irréductibles qui ont décidé de la finir, même déclassés, et qu'on peut apercevoir jusqu'à 21h dans la montée de l'Alpe d'Huez.

On déplore tout de même le comportement dangereux de certains malgré les nombreux avertissements de l'organisation. Nous avons croisé de très nombreuses ambulances tout au long du parcours, pour des problèmes de fatigue mais aussi trop souvent pour des crashs entre cyclistes ou avec les véhicules circulant dans le sens opposé. Il faut aussi composer avec les quelques débiles qui pensent que briguer la 3000e place leur donne le droit de jeter leurs emballages dans un des plus beaux massifs du monde.

Classement complet : https://www.sportcommunication.info/LIVE/resultat_live.php?parcours=1

Pour en discuter sur le forum : https://forum.veloderoute.com/topic/308-la-marmotte-2012/

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