Nouveauté : Merida Scultura SL, l'ambitieux taïwanais

A l'occasion de son Press Camp annuel, Merida a présenté le nouveau Scultura SL. 844 grammes de carbone pour un cadre qui désire bousculer la hiérarchie.
Publié le 15/02/2012 09:52 -
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Février 2012. Trois cents journalistes du monde entier affluent vers l'île de Majorque, dans le but d'assister à la présentation de la gamme 2013 de Merida. Plus précisément, les ingénieurs Merida souhaitent nous présenter leur nouveau route carbone haut de gamme, le Scultura SL, remplaçant du Scultura Evo Target 6 apparu en 2008.

Les sirènes de la course au poids :

800 grammes. La barre est symbolique autant qu'elle fait fantasmer. En 2011, deux fabricants ont réussi la prouesse de sortir des cadres nus sans fourche pesant moins de 800 grammes : Cannondale avec le SuperSix Evo (764g) et Cervelo avec le R5C4 (727g). Ce qui était encore impensable il y a cinq ans, est désormais acquis. Et les consommateurs sont dès lors obnubilés par ce fameux chiffre. Pris de court par ces deux pavés dans la marre, tous les autres constructeurs n'ont plus qu'une seule chose en tête : répliquer en proposant à leur tour un vélo qui satisfasse cette nouvelle exigence. Mais l'entreprise n'est pas si facile qu'elle n'en a l'air. Cela dit, qui ne tente rien n'a rien, alors les ingénieurs du bureau d'étude Merida ont retroussé leurs manches et se sont penchés sur la question, avec pour perspective de renouveler le Scultura. Résultat : le nouveau Scultura SL, qui apparaitra dans le catalogue 2013 de la marque, n'a pas réussi à passer sous la barre des 800 grammes, accusant 44 grammes de trop sur la balance. Pour autant, il a d'autres arguments intéressants à faire valoir, qui pourraient faire passer la primauté du poids au second rang. Car Merida a préféré sacrifier 80 grammes face à ses concurrents, pour les préposer à des applications technologiques et design, qui ont aussi leur importance.

Moderne dans les moindres détails :

En matière de technologies embarquées, le nouveau Scultura n'a rien à envier à ses concurrents : cadre monocoque carbone, passage des câbles en interne (compatible électrique), douille conique... Nous nous arrêterons plus longuement sur deux points : le boitier de pédalier et le confort. Premièrement, il faut préciser que Merida a choisi de doter le Scultura d'un boitier de pédalier FSA BB 386 Evo, qui a cet avantage d'être universel aux différents standards BSA 24, BB 386, BB 30 et PF 30. Pour le reste, il y a des réducteurs. Grâce à ce produit oversized, le Scultura peut conserver des tubes à diamètre important, ce qui n'est pas dénué d'intérêt en matière de transmission des énergies et de confort. Un confort également permis par l'usage du Flex-Stay System de Merida, qui joue sur l'élasticité des fibres carbone pour permettre une légère déformation des tubes, très appréciable sur les routes de mauvaise qualité et sur les longues distances. Toute la difficulté tient en la maitrise de ce coefficient, pour ne pas engendrer une trop grosse torsion dans les relances énergétiques et sprints, synonyme de gâchis. Notons également que Merida a utilisé des fibres écologiques « Flax », également réputées pour leurs qualités d'absorption, à différents endroits du cadre : les haubans, les bases et la fourche.

Deux petits frères :

Depuis le début de cet article, nous te parlons du Scultura SL, mais cette version haut de gamme a deux petits frères. Le premier, nommé Scultura Pro, affiche exactement le même design et les mêmes technologies. La seule différence réside dans le fait que la fabrication des tubes (composée de plusieurs couches de fibres carbone) utilise une moindre quantité de fibres ultra-modulus. Un choix qui, nous dit-on, n'altère en rien les aptitudes du Scultura Pro par rapport au SL, mais qui permet de diminuer son prix. La contrepartie : une petite hausse du poids, de l'ordre d'une centaine de grammes. Enfin, une 3e version du Scultura sera disponible : le Scultura Comp. 1200 grammes sur la balances, l'usage de fibres carbone plus classiques, mais un design similaire et toujours le passage des câbles dans les tubes. Les 3 modèles rentrent en chaîne de production en juin 2012, pour une disponibilité dans les magasins en août/septembre.

Prise en main :

1h de conférence de presse a suffi pour nous mettre l'eau à la bouche. Dès notre sortie, nous n'avons qu'une envie : éprouver cette « bella machina » que nous a présentée Juergen Falke, le chef-designeur de Merida. Cela tombe bien : 40 modèles nous attendent, moité Scultura SL, moitié Scultura Pro. Et tout autour de nous, les belles routes de Majorque. Le temps d'enfiler un casque et un cuissard, et nous voilà partis pour 60 km sur le nouveau Scultura Pro. Deux heures qui nous convainquent que Merida a bien bossé. Le Scultura est un vélo très plaisant à rouler, moins intransigeant que certains de ses concurrents taillés pour la pure compétition, mais tout aussi efficace. Un vélo rapide et confortable, qui ne demande pas d'efforts fastidieux pour le tirer, y compris quand on n'a pas la grande forme. Grâce à ses bases arrières courtes, il allie rigidité et réactivité, et sur les revêtements de moindre qualité, on ressent tous les bienfaits d'absorption des fibres Flax. Deux heures, c'est un peu court pour rentrer plus en profondeur dans l'âme et les petits secrets de ce vélo, mais les premières impressions sont déjà très encourageantes... 

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